Au cours de leur voyage de fin d’études au Maroc, les élèves directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (DESSMS) de la promotion Geneviève Laroque (2013-2014) ont organisé, les 10 et 11 novembre 2014, un séminaire sur les Enjeux et limites du maintien à domicile des personnes âgées, en partenariat avec l’EHESP et l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) de Rabat.

Le séminaire a débuté par une brève introduction ayant conduit les directeurs de l’EHESP et de l’ENSP, Laurent Chambaud et le Pr. Chakib Nejjari, ainsi que le conseiller aux affaires sociales de l’Ambassade de France, Stéphan Clement, à se féliciter du dynamisme de la promotion Geneviève Laroque et de l’opportunité de rapprochement entre l’EHESP et l’ENSP permise par cet événement.

Enjeux et limites du maintien à domicile

Malgré des situations démographique, normative et institutionnelle différentes, le Maroc et la France font face à 2 défis communs : la sensibilisation de la société à l’accompagnement des personnes âgées dépendantes etla nécessaire transversalité de leur prise en charge.

Des initiatives en matière de maintien à domicile et d’accompagnement des aidants ont été développées par les professionnels : services d’aide, d’accompagnement et de soins infirmiers à domicile, soutien et formations proposés aux aidants par l’association Maroc-Alzheimer représentée par le Dr. Maria Benabdeljalil ou encore le baluchonnage présenté par la psychologue Frédérique Lucet. Concomitamment à ces actions, Rémi Mangin de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) a souligné le rôle en matière de prévention joué par les acteurs du soin à domicile. Le sociologue Franck Guichet a insisté sur le caractère unique et complexe de chaque situation.

Chacune de ces initiatives engage des aidants divers. Le Dr. Amina Essolbi a présenté les résultats d’une recherche sur le profil des aidants au Maroc, qui souligne l’importance de la cellule familiale dans l’accompagnement des personnes âgées. Isabelle Donnio, consultante, a pointé les dangers encourus par ces personnes et les proches qu’ils accompagnent quotidiennement (fatigue, violence). Pierre-Yves Malo, psychologue clinicien, a complété en insistant sur l’alternative que constituent les professionnels et Karine Lefeuvre, professeur à l’EHESP, en décrivant les outils juridiques français mis en place pour lutter contre la maltraitance à domicile.

Néanmoins, quand le maintien à domicile n’est plus possible, la personne âgée entre en établissement. Au regard du faible nombre d’établissements au Maroc, les conditions d’entrée sont très strictes : Mohamed Lamadel, directeur du centre Hay Nahda pour personnes âgées, a indiqué que seules les personnes sans famille et sans ressources peuvent être hébergées. Pour Pascal Champvert, président de l’AD-PA, le manque de moyens humains est peut être « une chance pour le Maroc [pour] éviter l’hyper-médicalisation » de l’accompagnement des personnes âgées. D’ailleurs, « en France, l’avenir des établissements, c’est d’être des domiciles ».

Le Pr. Chakib Nejjari, directeur de l’ENSP, Fernand Le Deun, responsable de la formation des DESSMS à l’EHESP, Régine Ducos, directrice des relations internationales à l’EHESP et Charlotte Bosc, présidente de l’association de la promotion Geneviève Laroque ont clôturé ce séminaire.

Séminaire organisé en partenariat avec : Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), Fédération hospitalière de France (FHF), Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Association gérontologie espoir (AGE), Association psychologie et vieillissement (APV), Comité de gestion des œuvres sociales (CGOS), Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF), MNH – la mutuelle de la santé et du social.

Publié le 19 novembre 2014