Nathalie BONVALLOT

Nathalie BONVALLOT

Avenue du Pr. Léon Bernard CS74312 - 35043 - Rennes

Tél : +33 (0) 2 99 02 26 22 (pro)

E-mail : nathalie.bonvallot@ehesp.fr (pro)


Discipline(s) : Toxicologie en santé publique

Titre(s) : Enseignante chercheure à l'EHESP / Directrice adjointe de l'IRSET, INSERM UMR_S1085

Diplôme(s) : HDR, PhD, PharmD MSc

Appartenance(s) : Département des sciences en santé environnementale (DEESSE), UMR 1085 Institut de recherche sur la santé l'environnement et le travail (IRSET)

Cursus

  • 2017 - Habilitation à diriger les recherches, Pharmacie, Université de Rennes 1, France.
  • 2014 - Doctorat en toxicologie, pathologie, génétique et nutrition, École Doctorale SEVAB, INP Toulouse, France.
  • 2002 - ECORISQUE, formation professionnelle en évaluation des risques, ENSP-InVS, France.
  • 2000 - Diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie, Université René Descartes, Paris, France.
  • 2000 - Master 2 Toxicologie environnementale et industrielle, Université Droit et Santé, Lille 2.
  • 1999 - Certificat de statistique, Université René Descartes, Paris 5
  • 1998 - Master 1, Chimie analytique, Université René Descartes, Paris 5

J'ai travaillé 3 ans à l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) dans le but de développer une expertise française relative aux indicateurs toxicologiques ("valeurs toxicologiques de référence" ou VTR) utilisés dans la démarche d'évaluation des risques sanitaires liés à l'exposition de la population aux contaminants environnementaux (http://opac.invs.sante.fr/ Bonvallot N, Dor F. 2002. Valeurs toxicologiques de référence : méthodes d'élaboration). Cette expertise était nécessaire à mettre en oeuvre en France suite à la publication de la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de décembre 1996 (en particulier son article 19, qui imposait de compléter l'étude d'impact des ICPE par, entre autre, une étude des effets du projet sur la santé).

J'ai ensuite rejoint l'AFSSE de 2003 à 2008 (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement, devenue AFSSET, puis ANSES après fusion avec l'ex-AFSSA) pour développer cette expertise et apporter un soutien aux ministères de la santé et de l'environnement dans le domaine des risques liés à l'utilisation des substances chimiques dans les produits de consommation. Pendant cette période, j'ai également été enseignante vacataire auprès de l'ENSP (toxicologie, IGS & IES) et ai collaboré avec l'équipe de recherche d'épidémiologie de Sylvaine Cordier ["GERHM" INSERM U625 (groupe d'étude sur la reproduction de l'homme et des mammifères)]

Recherche

Je suis à l'EHESP depuis 2008. Mes travaux portent sur l'utilisation de la toxicologie dans les décisions de santé publique, et plus spécifiquement en évaluation des risques sanitaires. Je m'intéresse un peu plus particulièrement aux expositions aux mélanges de contaminants et à des périodes de vulnérabilité spécifique (femme enceinte, nouveau-né, jeune enfant). Ces projets sont menés au sein de l'Irset, unité mixte de recherche Inserm 1085. Je suis directrice adjointe de l'Irset depuis septembre 2019.

Dans le domaine des risques chimiques, l’évaluation des risques sanitaires utilise un modèle conceptuel codifié depuis les années 80 et utilisé en situation d’incertitude pour aider les décideurs à prévenir les risques liés aux pollutions environnementales, à l’usage des produits du quotidien et plus généralement aux différentes activités humaines. La démarche est basée sur une méthode permettant de traduire les données toxicologiques, épidémiologiques, et analytiques en indicateurs chiffrés utiles au décideur qui s’en sert pour comparer, prioriser, interdire ou remédier à des situations. Mais cette méthode a été construite à partir d’une série d’inférences qui ont peu évolué depuis les années 50, et qui traitent des composés chimiques pris un par un, sur la base de l’expérimentation animale classique. Mes travaux visent ainsi à développer de nouveaux types de modèles conceptuels pour l’évaluation des risques (en particulier pour les mélanges), basés sur l’intégration d’un ensemble de données toxicologiques variées (données in vivo, in vitro, sur mammifères ou non, profilages omiques, etc).

Je développe ainsi des approches méthodologiques complémentaires pour identifier les mélanges pertinents sur lesquels l'évaluation des risques devrait être menée en priorité : i) la hiérarchisation des composés organiques semi-volatils COSV (Bonvallot et al. 2010) ; ii) le regroupement de ces COSV (Fournier et al. 2014) et la classification des composés neurotoxiques (Dib et al. 2020) ; iii) la mesure biologique, avec le développement d'une approche associant des analyses non ciblées de type "suspect screening" (avec l'Inrae Toxalim) (Jamin et al. 2014) et des analyses ciblées multirésidus (avec le Leres) (Bonvallot et al. 2021) pour identifier de nouveaux mélanges de pesticides auxquelles les populations peuvent être exposées. Nos travaux préliminaires sur le regroupement des substances selon leurs effets, leurs organes cibles, et leurs conséquences à l’échelle cellulaire nous ont ensuite permis de construire des indicateurs toxicologiques pertinents pour l'évaluation des risques des mélanges, en élargissant l’approche de toxicité relative à des groupes de substances qui représentent les contaminations réelles de l’environnement intérieur français (pesticides, retardateurs de flamme, plastifiants) (Fournier et al. 2016, 2017). A partir de ces données, une évaluation des risques cumulés a été réalisée et a montré l'importance des messages de prévention pour réduire la pollution de l'environnement intérieur (Pelletier et al. 2017, 2018). D'autres travaux ont concernés l'application de la métabolomique pour l'étude des liens santé / environnement chez la femme enceinte (expositions aux pesticides) (Bonvallot et al. 2013, 2014, 2018). L'une des perspectives est de pouvoir utiliser les signatures biologiques "omics" de manière plus large dans les approches d'évaluation des risques sanitaires, à la fois pour le regroupement des contaminants et pour identifier des relations dose-réponse appropriées (projets de recherche "Massive Attack" coordonné par F. Chalmel de l'IRSET). Ainsi, il est nécessaire de ré-interroger régulièrement l'approche de l'évaluation du risque telle qu'elle peut être simplifiée dans les procédures réglementaires.

Plus d'info sur www.irset.org

Expertise

Je participe aux expertises en soutien aux saisines de l'Anses, en particulier pour les sujets qui traitent de l'évaluation des risques des contaminants environnementaux et des valeurs toxicologiques de référence : experte à ce jour auprès du CES "évaluation des risques liés à la qualité de l'air", auprès du GT "valeurs guides de qualité d'air intérieur pour des mélanges", et dernièrement experte auprès du GT qui a travaillé sur la mise à jour de la VTR du chlordécone. Je suis également membre de la section "méthodologie d'évaluation des risques sanitaires" de la Société francophone de santé environnement (SFSE).

Enseignement

J'exerce une mission d'enseignement en toxicologie (notions de base, utilité en santé publique, surveillance des milieux et des expositions, réglementations liées aux substances chimiques, évaluation des risques liés aux mélanges, valeurs toxicologiques de référence, biosurveillance, perturbateurs endocriniens) auprès :

  • des formations statutaires : ingénieurs d'études sanitaires IES, techniciens sanitaires et de sécurité sanitaire T3S ;
  • des formations universitaires de type masters : Master mention santé publique, EHESP, UR1, UR2 (parcours METEORES et EPPRO), Master mention santé publique, EHESP, université de Paris (parcours SPREG), Master mention biologie santé parcours Analyse du risque toxicologique, UBO, Master mention biologie moléculaire et cellulaire, UR1.
  • des professionnels de santé, dans le cadre de leurs études et de leur formation continue (DPC).