Arnaud Campeon, ingénieur de recherche au département des sciences humaines et sociales et des comportements de santé de l’EHESP et chercheur associé au centre de recherche sur l’action politique en Europe (CRAPE, UMR 6051) a reçu le prix de recherche junior 2012 sur le thème « Les situations de solitude et d’isolement » de la fondation Lien social – Croix Rouge Française.

Ce prix récompense les travaux qu’il mène sur la solitude au grand âge et en particulier la thèse de sociologie « Des vieillesses en solitude, trajectoires et expériences de solitude après la retraite« , qu’il a soutenue  en 2010.

Résumé de la thèse :
La canicule de l’été 2003 a entraîné une prise de conscience de la vulnérabilité de nombreuses personnes âgées. Elle a permis de sensibiliser l’opinion publique à la question du lien social et à son importance au fil de l’avancée en âge. La thèse s’est proposée d’étudier ce qui se passe lorsque ce lien fait défaut pour les personnes âgées vieillissantes dont on peut penser qu’elles sont exposées, peut-être plus que tout autre groupe de population, au risque de transformation et d’effritement de leurs supports.
Plusieurs événements peuvent, en effet, bouleverser la vie d’une personne âgée et contribuer à la rendre étrangère au monde qui l’entoure : décès des proches, maladie, inadaptation de l’environnement urbain et des modes de transports collectifs, sentiment de dévalorisation lié à l’avancée en âge, etc. soit autant d’éléments qui peuvent la contraindre, sous la forme d’une « douce » exclusion, au repli chez soi et sur soi.
Ces événements sont générateurs de profonds bouleversements identitaires pour les personnes qui y sont confrontées. Isolés parfois dans le dénuement le plus total, ces hommes et ces femmes font alors l’expérience d’une vie en solitude qu’ils ont rarement choisie et qu’ils doivent, tant bien que mal, réussir à « enchanter ». L’enquête qualitative menée auprès d’une soixantaine de retraité(e)s apporte des renseignements sur ces solitudes « ordinaires » de la vie quotidienne. Elle permet de découvrir une figure inhabituelle, celle du vieillard seul, exposé aux carences affectives et exclu des apports culturels ; image qui, il faut bien l’admettre, contraste avec la caricature médiatisée du jeune senior pleinement inséré et dynamique.

Plus d’infos sur le colloque « La solitude : fléau moderne ou choix personnel ? » au cours duquel Arnaud Campéon a reçu le prix « Jeune chercheur »

Publié le 23 avril 2013