Jocelyn Raude est professeur des universités en psychologie de la santé et de la prévention au sein du département des Sciences humaines et sociales de l’EHESP et rattaché au laboratoire Arènes (UMR 6051).

À l’occasion de son intégration dans le classement ScholarGPS™ des 200 chercheurs les plus influents au monde pour ses travaux sur les pandémies, il présente son parcours et nous parle de ses recherches.

Jocelyn Raude à l’EHESP, juin 2025 – Photo : EHESP

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?

Après une thèse de doctorat à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur les crises alimentaires, je suis parti en Angleterre en 2006 pour un séjour post-doctoral à la London School of Economics. C’est là que j’ai commencé à travailler sur l’un des sujets qui m’occupe toujours aujourd’hui à l’EHESP à savoir, les effets des épidémies de maladies émergentes sur les sociétés contemporaines, et en particulier sur les comportements de prévention.

Quel est le sujet de vos recherches actuelles ?

Je travaille essentiellement sur la compréhension des facteurs motivationnels et contextuels qui interviennent dans l’adoption de comportements favorables à la santé : pourquoi certaines personnes adoptent des comportements très protecteurs, alors que d’autres non ? Cela permet de réfléchir à des stratégies et des méthodes d’intervention non-pharmaceutique pour lutter contre une épidémie, comme par exemple pour promouvoir la vaccination ou le port du masque. Ce sont paradoxalement des questions sur lesquelles il y a encore un important déficit d’expertise dans notre pays !

Vous avez récemment intégré le classement mondial ScholarGPS™ pour vos travaux sur les pandémies. Quelles ont été vos contributions dans la gestion du Covid-19 ?

Pendant la pandémie, j’ai surtout été mobilisé par les enquêtes COVIPREV qui ont permis d’assurer un suivi des attitudes, des croyances et des comportements de nos concitoyens vis-à-vis du risque infectieux afin d’éclairer les politiques publiques. Il s’agissait pour moi d’apporter un appui scientifique aux équipes de Santé publique France, qui étaient sursollicitées dans ce contexte. À la suite de ces travaux, j’ai été contacté par Brigitte Autran, la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS). J’ai ainsi rejoint ce comité qui a pris le relais du Conseil scientifique du Gouvernement, et qui a vocation à éclairer les décisions du Gouvernement en matière d’épidémies et de risques sanitaires.

Pour aller plus loin…

Publié le 12 juin 2025