Olivier Briand est doctorant à l’EHESP au sein du département Sciences en Santé Environnementale (DEESSE). Il mène actuellement ses travaux de recherche au Laboratoire d’étude et de recherche en environnement et santé – LERES. Il est affilié à l’Irset (UMR_S Inserm 1085).
Alors qu’il vient de recevoir des échantillons de sang qu’il analysera pour le projet européen PARC, il nous présente son parcours et la thèse qu’il prépare dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique.
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?
Après une licence de chimie, j’ai poursuivi avec un master en Chimie Analytique, Chimiométrie et Qualité – Optimisation des Procédés Expérimentaux à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO). Au cours de cette formation et de mes stages, j’ai découvert la diversité des applications de la chimie analytique et du traitement de données chimiques, que ce soit dans l’analyse de pollutions environnementales, la sécurité alimentaire ou encore la recherche sur des composés à visée thérapeutique.
Je m’intéressais de plus en plus à l’étude des liens entre l’environnement et la santé, et plus particulièrement à l’étude de la contamination humaine par divers polluants. J’ai donc choisi de réaliser ma thèse au LÉRES, dirigée par Arthur David et co-encadrée par Fabien Mercier, pour étudier ces contaminations à l’aide d’approches innovantes d’échantillonnage et d’analyse par spectrométrie de masse.
Quel est le sujet de vos recherches ?

Olivier Briand lors d’une manipulation d’échantillons au LERES à Rennes en septembre 2025 – Photo : EHESP
Ma thèse porte sur la biosurveillance de l’exposition chimique périnatale. L’exposition précoce aux polluants chimiques est suspectée de contribuer à l’apparition de maladies chroniques à différents stades de la vie. Cependant, l’évaluation de cette exposition chez les nouveau-nés reste limitée en raison du caractère invasif des prélèvements sanguins classiques. Les gouttes de sang séché (en anglais dried blood spots DBS), constituent donc une alternative prometteuse : peu invasives et faciles à collecter, elles sont déjà utilisées en dépistage néonatal.
L’objectif de ma thèse est ainsi de vérifier la faisabilité de l’analyse de micropolluants organiques à partir de DBS. J’ai commencé par développer des méthodes pour analyser une trentaine de substances préoccupantes pour la santé, parmi les « polluants éternels » ou PFAS (per- et polyfluoroalkylées). J’élargirai ensuite à d’autres composés chimiques par profilage de suspects, c’est-à-dire que je recherche simultanément un grand nombre de contaminants, en utilisant des méthodes basées sur la spectrométrie de masse à haute résolution (HRMS).
D’autre part, je compare les analyses réalisées sur sang total (via les DBS) avec celles effectuées de manière plus conventionnelle sur plasma et sérum (issues de prélèvements sanguins chez les mêmes individus). Avec l’ensemble de ces éléments, je pourrai finalement évaluer la pertinence des DBS pour caractériser l’exposition périnatale.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les échantillons que vous venez de recevoir et sur les analyses que vous allez réaliser ?
Grâce au projet européen PARC auquel je participe, j’ai reçu des échantillons issus d’une cohorte mère-enfant : 90 échantillons, dont 30 gouttes de sang séché (DBS) provenant de nouveau-nés, 30 plasmas de sang de cordon et 30 plasmas de sang maternel. Je vais analyser des PFAS sur chacun des échantillons, puis j’élargirai les analyses par profilage de suspects via HRMS pour identifier d’autres contaminants (pesticides, résidus pharmaceutiques, etc.).
L’objectif est de savoir si les DBS peuvent être représentatifs de l’exposome chimique périnatal et de vérifier son lien avec l’exposition maternelle. Cette étude est cruciale car la manière dont les DBS reflètent l’exposition chimique périnatale reste encore peu documentée, et cela permettrait donc de valider une méthode d’analyse peu invasive pour les nouveau-nés.
Pour aller plus loin…
- Consultez les publications d’Olivier Briand
- Découvrez le projet européen PARC
- En savoir plus sur l’expertise du LERES dans l’analyse des PFAS dans le sang
- En savoir plus sur l’exposome
- En savoir plus sur la caractérisation de l’exposition chimique