Dans le cadre de la journée mondiale de l’autisme, le 2 avril 2012, Josiane JEGU, Responsable formation intra-établissements à l’EHESP, Bernard LUCAS, professeur au Département des sciences humaines, sociales et des comportements de santé de l’EHESP et Arnold MAGDELAINE, Chargé de l’évaluation des formations de l’EHESP ouvriront la 7ème session de formations de formateurs en autisme, à l’ARS de NANCY.
Ces formations déclinent une mesure du Plan autisme, en vigueur depuis 2008 qui vise à rassembler des professionnels intervenant auprès d’enfants et d’adultes autistes et issus des secteurs sanitaire, médico-social, libéral ou de l’éducation nationale afin d’analyser avec eux l’état des lieux des connaissances sur l’autisme, document de référence nationale publié en 2010, et de les accompagner dans la mise en œuvre de formations sur des territoires de santé.
Priorité de santé publique reconduite et réexaminée depuis le début des années 2000, l’autisme concerne aujourd’hui 5 à 6000 nouvelles naissances annuelles d’enfants porteurs d’autisme ou de troubles envahissants du développement. La prévalence actuelle semble être de 6 à 7 pour 1000 (certains évoquent 1 sur 370) pour les personnes âgées de moins de 20 ans. Le taux de prévalence de l’autisme et des troubles du spectre de l’autisme des enfants et des adolescents, notamment du fait de l’amélioration de son dépistage, a été nettement réévalué.
La population française comporte probablement plus de 500 000 personnes atteintes de syndrome autistique mais les études épidémiologiques restent insuffisantes.
Ces professionnels ont été sélectionnés par les ARS et un comité de pilotage interministériel et pluri-institutionnel (DGS, DGCS, DGESCO, CNSA, EHESP, ANCRA). A l’issue des trois jours de formation interrégionale, ils s’engageront sous l’égide de leur ARS dans le déploiement de quelques journées de formation pour des publics identifiés prioritaires. Ils présenteront à leur tour les points forts de l’état des connaissances et utiliseront les méthodes d’ingénierie qu’ils expérimentent pendant la formation pour encourager les bonnes pratiques des différents acteurs impliqués en matière de dépistage, de diagnostic, de scolarisation, d’accompagnement éducatif, thérapeutique, professionnel ou social tout au long de la vie.
La 8ème et dernière session se déroulera à Montpellier en juin 2012 et près de 300 psychologues, médecins, éducateurs, orthophonistes, psychomotriciens, professeurs des écoles… auront ainsi été formés. L’équipe pédagogique réunie par les enseignants de l’EHESP rassemble des psychiatres de renom à qui l’on doit le travail scientifique d’élaboration des connaissances actuelles et qui ont tous contribué à l’évolution des prises en charge : les Professeurs AUSSILLOUX, BARTHELEMY, BURSZTEJN et le Dr CONSTANT. Des acteurs locaux ont contribué au débat sur les attentes de formation dans chaque région et témoigné de la nécessité d’un travail partenarial et concerté, parmi eux, de nombreux professionnels du secteur médico-social et des représentants d’associations qui rassemblent les parents concernés.
Un approfondissement des connaissances et des entrainements méthodologiques ont aussi favorisé les réflexions sur le positionnement en formation. La sensibilisation à l’ingénierie de formation est présentée par Armelle THOMAS, directrice d’un établissement de formation de travailleurs sociaux et auteure d’une thèse sur l’autisme. La formation, comme toute intervention dans le domaine de l’autisme, se construit dans le cadre de réseaux pluri-professionnels et en interface avec les familles. L’objectif visé est la mise en place d’une démarche de Santé publique, prenant appui sur l’expérience professionnelle de chaque personne formée et sur les besoins identifiés dans les territoires définis. Chacun tend à comprendre et à défendre aujourd’hui qu’il convient de renoncer aux citadelles institutionnelles et que tout au long de sa vie, une personne porteuse d’autisme doit trouver dans les lieux ordinaires des accompagnements et des soutiens qui l’aideront elle aussi à se « désinsulariser » comme l’écrit Julia KRISTEVA .