La conférence inaugurale de la Chaire de recherche en prévention des cancers INCa/IReSP/EHESP s’est tenue le 5 janvier 2016 dans les nouveaux locaux parisiens de l’EHESP, à la Plaine Saint Denis.

 

Plus de 100 personnes ont assisté à cette matinée. Dans un 1er temps, le Pr. Agnès Buzyn, Présidente de l’Institut national du cancer (INCa), le Pr. Geneviève Chène, Directrice de l’Institut de recherche en santé publique (IReSP) et le Dr. Laurent Chambaud, Directeur de l’EHESP ont prononcé leurs allocutions d’ouverture. Puis Linda Cambon, Professeure à l’EHESP et titulaire de la Chaire, a présenté la leçon inaugurale. Une table ronde a conclu la conférence sur le thème : De la science à la pratique, un enjeu de recherche et de convergence.

Vous pouvez découvrir en vidéo ci-dessous les allocutions d’ouverture ainsi que la leçon inaugurale :

Allocutions d’ouverture


Ou cliquez ici pour visualiser la vidéo des allocution d’ouverture

Leçon inaugurale


Ou cliquez ici pour visualiser la vidéo de la leçon inaugurale

Téléchargez le discours de Linda Cambon, Professeure à l’EHESP et titulaire de la Chaire (pdf, 427 ko)

Interview de Linda Cambon, titulaire de la Chaire de recherche en prévention des cancers INCa/IReSP/EHESP

Linda CambonLinda Cambon, quel est votre parcours ?

J’ai tout d’abord exercé dans le domaine associatif concerné par la santé publique et la prévention. C’est à ce moment que j’ai fait ma thèse sur la transférabilité sur le terrain des interventions expérimentées dans le cadre de la recherche. Mes recherches étaient donc à forte valence méthodologique.

A partir de ce moment, mes activités de praticiennes et mes recherches se sont complémentées. J’ai alors été conseillère ministérielle et directrice de santé publique dans une Agence régionale de santé (ARS), tout en continuant mes recherches qui se sont ainsi aussi colorées de cette expérience, en s’orientant sur les leviers de la décision et l’utilisation de la science dans la décision.

Pourquoi rejoindre l’EHESP ?

Quand le poste sur la Chaire de recherche en prévention des cancers a été diffusé, axée sur la recherche interventionnelle et la prévention sur les principaux déterminants de santé, ceux du cancer, je me suis dit que c’était une opportunité de développer de manière plus puissante mes recherches.  De plus, le positionnement de la Chaire au sein de l’EHESP permet d’être au centre de l’articulation entre la recherche, la pratique et la décision en raison de la proximité de l’EHESP avec les agences et organismes décisionnaires, mais aussi de sa responsabilité dans la formation des corps professionnels en santé.

Quels sont les projets déjà en cours ou prévus grâce à cette Chaire ?

La chaire a 2 axes de recherche :

  • Un axe basé sur l’expérimentation de stratégies de prévention du cancer en travaillant sur les principaux déterminants
  • Un axe méthodologique sur l’évaluation des interventions complexes et le transfert de connaissances, c’est à dire les modalités d’utilisation des connaissances dans les processus décisionnels et la pratique de terrain.

Nous avons plusieurs projets sur lesquels nous travaillons et que nous avons soumis à appel d’offre. Cela va de l’évaluation de modalités de transfert de connaissance (TC) en milieu associatif de prévention, à l’évaluation de la diffusion du plan cancer en ARS, en passant par l’exploration des conditions d’efficacité de l’usage d’objets connectés dans les stratégies de prévention dans et hors système de soin, à l’exploration de l’efficacité des stratégies de prévention du tabagisme par les réseaux sociaux, à l’analyse du processus normatif en santé publique et la place du questionnement éthique.

En réalité nous souhaitons mener une recherche qui expérimente de nouvelles modalités de prévention, explore l’ensemble des paramètres qu’il faut analyser lorsque l’on décide de les adopter dans des politiques de santé (par ex l’éthique ou l’acceptabilité) et analyse même les conditions de leur implémentation. On suit toutes les dimensions de la recherche interventionnelle… et ce sur les principaux déterminants du cancer.

La Chaire a aussi un programme de formation initiale et continue sur ces sujets et co-anime le consortium INSPIRE _ID qui vise à développer en France un dispositif d’accompagnement au TC.

Y a t’il quelque chose qui vous tienne particulièrement à cœur dans ce projet ?

L’idée de construire une dynamique de recherche sur le sujet était séduisante. D’autant que l’objet de la chaire porte à la fois sur un champ restreint, la prévention du cancer, et en même temps un domaine de recherche très large, la recherche interventionnelle qui permet d’explorer les interventions mais aussi les organisations qui les mettent en place. C’est au croisement de la santé publique, des sciences politiques, de la sociologie de l’action publique et des organisations, de la psychologie, etc, c’est un défi passionnant… et tout cela en travaillant en lien avec les praticiens et les décideurs.

Publié le 15 janvier 2016