Le projet ISIS obtient un financement de 4 ans de l’Agence nationale de la recherche afin d’étudier l’impact sur la santé des insecticides utilisés dans le cadre de la lutte anti-vectorielle. Coordonné par Florence Bodeau-Livinec – enseignante-chercheuse en épidémiologie à l’EHESP (département METIS – Irset) – ce projet impliquera les équipes du Léres (EHESP) et de l’Irset (UMR_S Inserm 1085), ainsi que l’UMR MERIT (IRD), l’ISGlobal à Barcelone et le Centro de Investigação em Saude de Manhiça (Manhiça Foundation) au Mozambique.
En Afrique sub-saharienne, la lutte contre le paludisme repose en grande partie sur l’utilisation d’insecticides par l’utilisation de moustiquaires imprégnées ou de pulvérisations intra-domiciliaires. Pourtant, les conséquences en termes d’exposition de la population et d’impact sur la santé sont largement méconnues. Différents types d’insecticides sont utilisés, comme le DDT qui est banni dans de nombreux pays et qui persiste dans l’environnement plusieurs décennies.
Le projet ISIS s’appuie sur une cohorte mère-enfant avec suivi à 13-14 ans au Mozambique. Environ 200 enfants sont nés de mères séropositives et 350 sont nés de mères séronégatives. Les métabolites des insecticides seront mesurés au Léres à l’EHESP. Différentes dimensions de la santé seront étudiées :
- l’immunité, notamment chez la femme enceinte séropositive ;
- le neurodéveloppement de l’enfant ;
- la puberté ;
- les hormones thyroïdiennes ;
- la santé cardiométabolique ;
- l’asthme ;
- les allergies.
Cette étude apportera des informations sur la balance bénéfice-risque de l’utilisation de ces insecticides dans un contexte d’endémie palustre où la mortalité liée au paludisme demeure élevée.