Rapahël Kermaïdic est doctorant à l’EHESP au sein du département Institut du management (IDM) et rattaché au laboratoire Arènes (UMR 6051).
À l’occasion du prix qu’il a reçu pour sa présentation lors de la 30e Conférence européenne sur le management en santé (EHMA) qui s’est tenue à l’EHESP à Rennes du 4 au 6 juin 2025, il nous présente son parcours et le sujet de la thèse qu’il prépare dans le cadre du Réseau doctoral en santé publique…
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?
Infirmier depuis 2016, j’ai repris mes études en 2020 avec un Master 1 en Éthique à l’Université de Nantes, suivi du Master 2 Méthodes et outils en santé publique environnementale (Meteore) à l’EHESP. J’ai ensuite eu l’opportunité de poursuivre en thèse, avec l’ouverture de la Chaire RESPECT (RÉsilience en Santé, Prévention, Environnement, Climat et Transition). Ma thèse est dirigée par Cyrille Harpet et co-encadrée par Laurie Marrauld, titulaire de la Chaire.
Quel est le sujet de vos recherches ?
Ma thèse s’inscrit dans le champ de la santé-environnement et vise à étudier comment accompagner la soutenabilité du système de santé en améliorant la prévention sur les facteurs de risques environnementaux (pollution de l’air, bruit, changement climatique, etc.). Nous faisons l’hypothèse qu’en améliorant la qualité des environnements, il serait possible de réduire la charge qui pèse sur le système de santé, due à des pathologies liées en tout ou partie aux environnements. Au final, il s’agit d’améliorer la résilience du système de santé face aux changements climatiques.
J’explore cette question de manière très interdisciplinaire. En effet, j’ai d’abord convoqué les sciences économiques pour hiérarchiser les déterminants de santé-environnement selon leurs coûts socioéconomiques. Je me suis ensuite appuyé sur les sciences politiques pour analyser des politiques publiques environnementales et identifier des interventions probantes multisectorielles (air-bruit-mobilité) pour tenter de les améliorer. Pour finir, j’ai réalisé une enquête de terrain pour étudier les enjeux de mise en œuvre de l’intervention probante qu’est la Zone à Faibles Émissions mobilités (ZFE-m) de Rennes Métropole, ouvrant mes travaux vers le champ de la sociologie de l’action publique.

Remise du Prix Karolinska Instituet à Raphaël Kermaïdic par Dr. Pamela Mazzocato, co-director Karlinska Institutet Medical Management Center lors de la Conference EHMA à l’EHESP le 6 juin 2025 – Photo : Ecailles production, 2025
Vous avez reçu un prix pour votre communication dans le cadre de la Conférence EHMA 2025. Pouvez-vous nous parler de cette présentation ?
J’ai présenté une partie de mon travail de thèse dans le cadre de ce colloque européen en management de la santé en centrant mon propos autour de la priorisation des enjeux environnementaux par leur coût socioéconomique comme outil d’aide à la décision : ‘Environmental health challenges : prioritisation by socioeconomic cost as a tool for decision making’.
Le jury international qui attribuait le Karolinska Institutet Medical Management Center and EHMA Award a récompensé ma présentation à la fois pour la précaution avec laquelle les résultats ont été présentés ainsi que pour l’originalité de l’approche et les perspectives que ces travaux ouvrent pour la recherche et la transition écologique dans le management en santé.