Soutenances de thèses

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Soutenances à venir

Madame Andreza DAVIDIAN
soutiendra sa thèse en science politique intitulée :

« Élaborer un Système de Santé Universel :
le rôle de la bureaucratie dans l’évolution du système de santé brésilien »

« Crafting Universal Health: Bureaucratic agency in the evolution of Brazil’s health system »

Le mardi 17 décembre 2024 à 13h30

à l’École d’Administration de São Paulo de la Fondation Getulio Vargas (EAESP FGV – Brésil)

La soutenance se tiendra en anglais et en visio-conférence.

Andreza DAVIDIAN a préparé sa thèse sous la co-direction de Adriano Massuda (EAESP FGV) et Nicolas Sirven (EHESP). Elle est inscrite à l’école doctorale n° 599 Droit et Science Politique.

Résumé de la thèse

Version française

Le système public de santé brésilien couvre plus de 150 millions de personnes sur le plus grand territoire d’Amérique du Sud, ce qui en fait l’un des plus grands systèmes universels au monde. La compréhension de ce processus peut fournir des enseignements précieux sur la manière de mettre en place un système de santé universel et décentralisé, notamment dans un pays autrefois considéré comme l’un des plus inégalitaires de la planète. Cette thèse examine le rôle des gestionnaires publics fédéraux, en particulier au sein du Ministère de la Santé, ainsi que celui des spécialistes de la santé publique, les sanitaristas, qui ont constamment œuvré au sein de l’État pour construire et consolider le Système Unique de Santé (SUS). La recherche adopte une étude de cas retraçant le parcours de l’universalisation de la santé depuis les années 1970, lorsque le processus de réforme a commencé à prendre de l’ampleur, jusqu’à la crise politique de 2016. L’approche théorique s’appuie sur les théories du changement institutionnel et sur un cadre analytique centré sur les acteurs dans l’analyse des politiques publiques, dans le contexte plus large des débats sur le développement de la protection sociale en Amérique latine. Cela remet en question (i) la vision sceptique selon laquelle des changements significatifs dans les régimes de politiques sociales sont improbables sans un large soutien politique populaire ou des mouvements sociaux de grande envergure, et (ii) l’hypothèse selon laquelle les bureaucrates progressistes sont impuissants dans des systèmes paralysés par l’inertie de l’État, le clientélisme enraciné et le patronage généralisé – caractéristiques souvent attribuées au Brésil. Cette recherche soutient au contraire que l’intervention stratégique des sanitaristas, tant avant qu’après la modification constitutionnelle de 1988, a été cruciale pour le développement de la capacité d’agir collective et de la capacité institutionnelle dans le secteur. Ces professionnels, loin d’être de simples bureaucrates, ont conçu des instruments de politique innovants pour améliorer le système, en mobilisant des ressources telles que l’expertise technique, les compétences managériales, le sens politique et des liens étroits avec la communauté de la santé publique. L’étude montre également comment les spécialistes de la santé publique se sont adaptés à des environnements politiques en mutation, en naviguant à travers la transition démocratique et trois cycles gouvernementaux distincts. En plus de contribuer à la conception de politiques qui ont façonné la décentralisation et le financement de la santé, les sanitaristas ont veillé à ce que les soins primaires demeurent l’épine dorsale du système de santé brésilien. Leurs compétences ont été essentielles pour relever les défis et soutenir l’agenda expansionniste de la réforme de la santé au fil des décennies. En soulignant leur influence sous différentes administrations, la recherche met également en lumière le rôle croissant du Ministère de la Santé dans les négociations politiques et les coalitions, notamment grâce à son contrôle sur des politiques qui touchent directement toutes les municipalités du pays.

English version

The Brazilian universal health system provides comprehensive healthcare services to over 150 million people across South America’s largest territorial area, making it one of the largest in the world. Understanding how this was accomplished offers insight into the process through which a universal and decentralized health system was established in a country once labeled as the most unequal in the world. This dissertation examines the role of the federal bureaucracy within the Ministry of Health and the public health experts (sanitaristas) who have consistently operated within the state to build and consolidate the Unified Health System (SUS). To address this, the study conducts a case analysis tracing the trajectory of healthcare universalization from the 1970s – when the gradual reform process began to gain momentum – through the political crisis of 2016. Building on theories of institutional change and an agency-based framework for public policies, and set against the backdrop of discussions on welfare development in Latin America, this research challenges (i) skeptical views suggesting that significant changes in social policy regimes are unlikely without broad mass political support or large-scale social movements, and (ii) assumptions that progressive bureaucrats are powerless in systems undermined by state inertia, entrenched patronage, and pervasive clientelism, as seen in Brazil. Instead, it argues that the strategic intervention of the public health experts, both before and after the 1988 reform, was crucial in developing collective agency and institutional capacity within the sector. Far from being mere bureaucrats, they crafted innovative policy instruments to improve the system, leveraging resources such as technical expertise, managerial skill, political acumen, and strong ties to the public health community. The study also demonstrates how public health experts adapted to shifting political environments, navigating a democratic transition and three different governmental cycles. These professionals not only contributed to the design of policy instruments that shaped decentralization and health financing but also ensured that primary care remained the backbone of Brazil’s health system. Their capacities were essential for addressing challenges and sustaining the expansionist agenda of health reform over decades. By highlighting their influence across different administrations, the research also underscores the Ministry of Health’s increasing importance in coalition negotiations, particularly given its oversight of policies that impact every municipality in the country.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • William Genieys, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po Paris
  • Patrick Hassenteufel, Professeur des universités, Paris-Saclay (UVSQ) et Sciences Po Saint-Germain-en-Laye Paris

Examinateurs :

  • Sylvie Ollitrault, Directrice de recherche CNRS, EHESP
  • Rifat Atun, Professeur des universités, Harvard T.H. Chan School of Public Health
  • Frederico Guanais, Analyste senior des politiques de santé à l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OECD)

Co-direction de thèse :

  • Adriano Massuda, Professeur des universités, EAESP FGV
  • Nicolas Sirven, Professeur des universités, EHESP

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Madame Diane GEINDREAU
soutiendra sa thèse en sciences de gestion intitulée :

« Le rôle des leaders d’opinion dans la dénormalisation du tabac en France :
application aux campus sans tabac et aux hausses de taxes »

The role of opinion leaders in tobacco denormalization in France:
application to smoke-free campuses and tax increases

Le jeudi 19 décembre 2024 à 14h

à l’EHESP (Bâtiment R. Debré – Salle D10) à Rennes.

Cette soutenance se tiendra en français et en format hybride.

Diane Geindreau a préparé sa thèse sous la direction de Karine Gallopel-Morvan et Anne Girault. Elle est inscrite à l’école doctorale n°597 EDGE Bretagne.

Résumé de la thèse

Version française

Cette recherche doctorale étudie comment deux types de leaders d’opinion (doyens de faculté de médecine en France et journalistes) ; influencent la dénormalisation du tabac en France, ceci en analysant leurs rôles par rapport à des mesures de prévention recommandées par l’OMS : les campus sans tabac et les hausses de taxes sur le tabac. En France, ces deux mesures sont peu ou mal utilisées et la question de la mobilisation de leaders d’opinion pour aider à les déployer est peu étudiée. Cette recherche doctorale en marketing social mobilise des théories pluridisciplinaires : théories psychosociales du comportement et des normes, du marketing et du management sur les leaders d’opinion et la diffusion d’une innovation.
La problématique est la suivante : Quelle influence les leaders d’opinion exercent-ils dans la lutte anti-tabac en France, et comment contribuent-ils (ou non) à la dénormalisation du tabagisme.
Pour y répondre, une méthodologie qualitative a été utilisée, basée sur 1/ une revue systématique de la littérature, 2/ 31 entretiens semi-directifs auprès de doyens en médecine et 3/ une analyse documentaire de la presse généraliste française. Ces 3 études ont été publiées (ou sont en cours) dans des journaux scientifiques et forment les 3 chapitres de cette thèse. Cette recherche montre comment des leaders d’opinion en santé peuvent incarner les campus sans tabac tandis que des leaders d’opinion de l’information exercent une influence inverse en répétant le message anti-taxes de l’industrie du tabac dans la presse. Cette recherche contribue à la théorie analysant l’influence positive/négative exercée par des leaders d’opinion sur la norme associée à la lutte antitabac.

Version anglaise

This doctoral research looks at how two types of opinion leader (deans of medical schools in France and journalists) influence the denormalisation of smoking in France, by analysing their roles in relation to preventive measures recommended by the WHO: smoke-free campuses and tobacco tax increases. In France, these two measures are little or poorly used, and the question of mobilising opinion leaders to help deploy them has received little study. This doctoral research in social marketing draws on multidisciplinary theories: psychosocial theories of behaviour and norms, marketing and management theories on opinion leaders and the diffusion of an innovation.
The problem is as follows: What influence do opinion leaders exert in the fight against smoking in France, and how do they contribute (or not) to the denormalisation of smoking?
To answer this question, a qualitative methodology was used, based on 1/ a systematic review of the literature, 2/ 31 semi-structured interviews with medical deans and 3/ a documentary analysis of the French general press. These 3 studies have been published (or are in progress) in scientific journals and form the 3 chapters of this thesis. This research shows how health opinion leaders can embody smoke-free campuses, while information opinion leaders exert the opposite influence by repeating the tobacco industry’s anti-tax message in the press. This research contributes to the theory analysing the positive/negative influence exerted by opinion leaders on the norm associated with tobacco control.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Janet Hoek, Professeure des universités, Université d’Otago, Nouvelle-Zélande
  • Dominique Crié, Professeur des universités, IAE Lille – University school of management

Examinateurs :

  • Lydiane Nabec, Professeure des universités, Université Paris-Saclay
  • Morgane Guillou Landreat, Professeure des universités Praticienne Hospitalière, Université de Bretagne Occidentale
  • Isabelle Richard, Professeure des universités Praticienne Hospitalière, EHESP

Invité :

  • Alexandre Cobigo, Responsable de projets, Département prévention de l’INCa

Co-direction de thèse :

  • Karine Gallopel Morvan, Professeur des universités, EHESP
  • Anne Girault, Maîtresse de Conférence, EHESP

Soutenances passées

Madame Ashna Lallmahomed
a soutenu sa thèse en santé publique, mention chimie analytique intitulée :

« Évaluation de la mesure de l’exposition humaine aux contaminations organiques via le cheveu »
« Assessment of human exposure to organic contaminants via hair »

Le lundi 18 novembre 2024 à 14h00

à l’EHESP (Amphithéâtre Gro Harlem BRUNDTLAND – bâtiment Condorcet) à Rennes.

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Ashna LALLMAHOMED a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique, sous la direction de Barbara Le Bot, Nathalie Bonvallot et Fabien Mercier. Elle est inscrite à l’école doctorale n°637 Sciences de la Vie et de la Santé (SVS).

Résumé de la thèse

Version française

L’exposition ubiquitaire aux contaminants chimiques toxiques justifie l’évaluation des risques sanitaires et la surveillance environnementale. L’analyse des cheveux, bien que sous-utilisée par rapport au sang et à l’urine, offre un potentiel important pour la biosurveillance en raison de sa facilité de collecte, de sa conservation et de sa capacité à refléter une période d’exposition plus longue. Cette thèse vise à valoriser les cheveux comme matrice biologique pour la biosurveillance. Après une revue de la littérature, les pyréthrinoïdes, les phthalates, et les retardateurs de flamme organophosphorés (OPFR) ont été identifiés comme composés pertinents à étudier. Une méthode sensible pour doser les pyréthrinoïdes dans les cheveux a été développée, utilisant la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse en tandem (GC-APCI-MS/MS), et comparée à l’ionisation par impact électronique. Une étude pour comparer les niveaux d’OPFR dans le cheveu aux niveaux dans le sang et l’urine a aussi été conduite sur 62 sujets pour évaluer la pertinence de l’utilisation du cheveu en biosurveillance. Ce travail combine des connaissances en chimie analytique, biologie, statistiques, et santé publique, offrant une nouvelle perspective sur l’utilisation des cheveux pour la biosurveillance.

Version anglaise

Ubiquitous exposure to toxic chemical contaminants underscores the need for health risk assessment and environmental monitoring. Hair analysis, though underused compared to blood and urine, offers significant potential for biomonitoring due to its ease of collection, preservation, and ability to reflect a longer exposure period. This thesis aims to enhance the value of hair as a biological matrix for biomonitoring. Following a literature review, pyrethroids, phthalates, and organophosphorus flame retardants (OPFRs) were identified as relevant compounds for study. A sensitive method for quantifying pyrethroids in hair was developed using gas chromatography coupled with tandem mass spectrometry (GC-APCI-MS/MS), and compared with electron impact ionization. A study comparing levels of OPFRs in hair to levels in blood and urine was also conducted on 62 subjects to assess the relevance of hair in biomonitoring. This work integrates knowledge from analytical chemistry, biology, statistics, and public health, providing a new perspective on the use of hair for biomonitoring.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Pierre Doumenq, Professeur des universités, Aix Marseille Université
  • Pascal Kintz, Professeur conventionné, Université de Strasbourg

Examinateurs :

  • Cécile Chevrier, Directrice de recherche, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Rennes
  • Emilie Hardy, Responsable technique, Laboratoire National de Santé, Luxembourg
  • Jean-Ulrich Mullot, Professeur agrégé, Direction Centrale du Service de Santé des Armées, Arcueil

Co-directeurs.trices de thèse :

  • Barbara Le Bot, Professeur des universités, École des hautes études en santé publique, Rennes
  • Nathalie Bonvallot, Enseignante-chercheuse, École des hautes études en santé publique, Rennes
  • Fabien Mercier, Ingénieur de recherche, École des hautes études en santé publique, Rennes

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Monsieur Latame Komla ADOLI
a soutenu sa thèse en santé publique intitulée :

« Étude de l’accès à la greffe rénale des femmes en France par une approche méthodologique mixte »
« Women access to kidney transplantation in France: a mixed methods approach »

Le mercredi 25 septembre 2024 à 14h00

à l’EHESP (Amphithéâtre Michel CROZIER – bâtiment Robert Debré) à Rennes.

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Latame Komla ADOLI a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique, sous la direction des Professeures Sahar BAYAT et Cécile VIGNEAU. Il est inscrit à l’école doctorale n°637 Sciences de la Vie et de la Santé (SVS).

Résumé de la thèse

Version française

L’insuffisance rénale chronique terminale est le dernier stade de la maladie rénale chronique, une affection d’évolution lente et silencieuse. À ce stade, un traitement de suppléance est nécessaire pour une meilleure survie du patient. En France, la dialyse et la greffe rénale constituent les deux moyens de suppléance rénale disponible. La greffe rénale représente cependant le meilleur traitement de suppléance pour les patients éligibles. Les études dans certaines régions en France et dans d’autres pays ont montré qu’il existe des déterminants non médicaux (sexe/genre…) de l’accès à la liste d’attente et de l’accès à la greffe rénale. L’objectif général de cette thèse est d’étudier l’accès à la greffe rénale des femmes en France par une approche méthodologique mixte. L’étude quantitative va décrire cette disparité de genre et l’étude qualitative apportera des pistes d’explications de ces disparités. Nous avons observé que les femmes de plus de 60 ans avaient un moindre accès à la greffe rénale en France et que cela était dû à leur faible accès à la liste d’attente. Cette disparité était présente dans plusieurs régions de France. L’étude qualitative a permis de comprendre que cette disparité pouvait être en lien avec les différences de perceptions de la greffe rénale par les patients, lesquelles sont issues de certains facteurs comme l’expérience passée en dialyse ou la relation soignant-soigné. Cette étude a montré des signaux comme la propension des femmes à refuser la greffe issue de donneurs vivants. L’exploration approfondie du refus de greffe a montré que les femmes refusent plus la greffe que les hommes. Les motifs étaient entre autres : l’âge avancé, la crainte de l’incertitude, la bonne adaptation en dialyse et l’existence de comorbidités. L’ensemble de ces résultats a permis de faire des recommandations et d’identifier de nouvelles pistes de recherche pour une meilleure compréhension des disparités dans l’accès à la greffe rénale.

Version anglaise

End-stage kidney disease is the final stage of chronic kidney disease, a condition that progresses slowly and silently. At this stage, replacement treatment is required to improve patient survival. In France, dialysis and kidney transplantation are the two kidney replacement therapy available. However, kidney transplantation is the best renal replacement therapy for eligible patients. Studies in certain regions of France and in other countries have shown that there are non-medical determinants (sex/gender, etc.) of access to the waiting list and access to kidney transplantation. The overall aim of this thesis is to study women’s access to kidney transplantation in France using a mixed method approach. The quantitative study will describe this gender gap and the qualitative study will suggest possible explanations for this gap. We found that women aged over 60 had less access to kidney transplantation in France, and that this was due to their less access to the waiting list. This disparity was present in several France regions. The qualitative study allowed us to understand that this disparity could be linked to differences in patients’ perceptions of kidney transplantation, which could be due to factors such as previous experience of dialysis or the patient-healthcare professional relationship. The study showed that some women trend to refuse a transplant from a living donor. An in-depth study of kidney transplant refusal showed that women were more likely to refuse a kidney transplantation than men. Reasons for refusal included advanced age, fear of uncertainty, good adaptation to dialysis and the presence of comorbidities. Taken together, these findings have led to recommendations and the identification of new possibilities of research to improve understanding of disparities in access to kidney transplantation.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Fitsum GUEBRE-EGZIABHER, Professeure des Universités-Praticien Hospitalier, Université Claude Bernard Lyon 1
  • Emmanuel RUSCH, Professeur des Universités-Praticien Hospitalier, Université de Tours

Examinateurs :

  • Emmanuel MORELON, Professeur des Universités-Praticien Hospitalier, Université Claude Bernard Lyon 1
  • Bénédicte SAUTENET, Professeure des Universités-Praticien Hospitalier, Université de Tours

Co-directrices de thèse :

  • Sahar BAYAT, Professeure à l’École des Hautes Études en Santé Publique
  • Cécile VIGNEAU, Professeure des Universités-Praticien Hospitalier, Université de Rennes

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Monsieur Hiago PEREIRA BARBOSA
a soutenu sa thèse en santé publique intitulée :

« Estimer la vulnérabilité des territoires aux impacts potentiels des changements climatiques sur la santé des populations.
Développement et application d’un modèle d’aide multicritère à la décision à la région Bretagne, France
»

« Estimating spatial vulnerability to the potential impacts of climate change on the health of populations.
Development and application of a multi-criteria decision support model to the Brittany, France »

Le mardi 5 décembre 2023 à 14h30

à l’EHESP (amphithéâtre Gro Harlem BRUNDTLAND – Bât Condorcet) à Rennes.

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Hiago PEREIRA BARBOSA a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique, sous la direction de Marie-Florence THOMAS et d’Anne ROUÉ-LE GALL. Il est inscrit à l’école doctorale n°637 Sciences de la Vie et de la Santé (SVS).

Résumé de la thèse

Version française

Les changements climatiques représentent une menace importante pour la santé et l’environnement. De nombreux facteurs climatiques, environnementaux et socioéconomiques contribuent à la vulnérabilité des territoires aux impacts potentiels des changements climatiques sur la santé. Pour réduire cette vulnérabilité, les décideurs locaux ont besoin d’outils opérationnels et fondés sur des données probantes.

Ce travail de thèse a pour objectif d’estimer la vulnérabilité des territoires aux impacts potentiels des changements climatiques sur la santé, en mobilisant une méthode d’analyse systémique basée sur une approche d’aide multicritère à la décision (AMCD) intégrant un large panel de critères représentatifs de différents déterminants de la santé.

59 territoires bretons ont été sélectionnés pour développer et appliquer le modèle. Une revue de la littérature portant sur les changements climatiques et la santé et la mobilisation d’un comité d’experts ont conduit à l’identification de 24 critères caractérisant la vulnérabilité en deux composantes : l’exposition climatique (6), la sensibilité à la fois environnementale (10) et socioéconomique (8).

La méthode de surclassement Preference ranking organization method for enrichment evaluation (PROMÉTHÉE) a été mise en œuvre pour réaliser la modélisation des préférences. La modélisation a permis de classer les territoires du plus au moins vulnérable pour chacune des composantes.

Pour chaque composante, une analyse statistique a mis en évidence les principaux critères explicatifs des classements. Pour la composante exposition climatique, les critères les plus explicatifs du classement des territoires sont les températures extrêmes, la sécheresse et les fortes précipitations. Pour la composante sensibilité environnementale, l’ensemble des critères permettent d’expliquer le classement des territoires, excepté le critère des haies bocagères. Pour la composante sensibilité socioéconomique, les critères les plus explicatifs du classement sont les critères démographiques et ceux liés au transport, dont l’utilisation des transports en commun et des transports actifs.

Le modèle développé constitue un outil de diagnostic de la vulnérabilité. Il peut être utilisé pour accompagner les acteurs de terrain dans la mise en œuvre d’actions d’atténuation et d’adaptation visant à réduire leur vulnérabilité.

Version anglaise

Climate change represents a major threat to health and the environment. Numerous climatic, environmental and socioeconomic factors contribute to the vulnerability of territories to the potential health impacts of climate change. To reduce this vulnerability, local decision-makers need operational and evidence-based tools.

The aim of this thesis is to estimate the vulnerability of territories to the potential health impacts of climate change using a systems analysis method based on a multi-criteria decision support analysis approach (MCDA) incorporating a wide range of criteria representative of different health determinants.

59 territories in Brittany were selected to develop and apply the model. A literature review on climate change and health, along with the collaboration of an expert committee, aided in identifying 24 criteria characterizing vulnerability in two components: climate exposure (6), both environmental sensitivity (10) and socio-economic sensitivity (8).

We employed the Preference Ranking Organization Method for Enrichment Evaluation (PROMÉTHÉE) to perform preference modeling. This modeling was used to rank territories from most to least vulnerable for each component.

For each component, a statistical analysis highlighted the main criteria explaining the rankings. For the climate exposure component, extreme temperatures, drought and heavy precipitation are the criteria that best explain the ranking of territories. For the environmental sensitivity component, all the criteria explain the territories’ ranking, except for the hedgerows criterion. For the socio-economic sensitivity component, the criteria that best explain the ranking are demographic criteria and transportation-related criteria, such as the utilization of public and active transportation modes.

The developed model serves as a vulnerability diagnostic tool and to support local decision-makers in carrying out mitigation and adaptation measures to reduce their vulnerability

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Ana MONTEIRO, Professeure titulaire – Universidade do Porto (Portugal)
  • Damien CUNY, Professeur des universités – Université de Lille (France)

Examinateurs :

  • Anne JAFFRÉZIC, Professeure des universités – Institut Agro Rennes Angers (France)
  • Thierno DIALLO, Professeur adjoint – Université Laval (Canada)

Co-directrices de thèse :

  • Marie-Florence THOMAS, enseignante-chercheure – EHESP (France)
  • Anne ROUÉ-LE GALL, enseignante-chercheure –  EHESP (France)

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Monsieur Souhayl DAHMANI

a soutenu sa thèse en sciences de gestion intitulée :

« Tour de Babel au bloc opératoire : le choc des cultures et des identités professionnelles »

« Babel Tower in the operating room : the collision of cultures and professional identities »

Le vendredi 24 novembre 2023 à 15h

au siège de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP Hôpital Saint-Antoine)

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Souhayl DAHMANI a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique et sous la co-direction de Mathias WAELLI et Odessa PETIT dit DARIEL. Il est inscrit à l’école doctorale EDGE (597).

Résumé de la thèse

Version française

La coordination des blocs opératoires est importante du fait des coûts de fonctionnements de ces structures.

L’étude a consisté en une étude ethnographique comparative sur 4 structures (2 CHU, 1 CHG et 1structure privée). L’analyse a fait appel à : une immersion de l’investigateur, des entretiens semi-directifs, des observations participantes et non participantes et des entretiens informels. Le cadre théorique choisi était celui d’Okhuysen et Bachky [1]. Les données étaient triangulées entre les différentes techniques afin d’en assurer la validité et comparées entre les structures.

Au total 48 entretiens et 200 heures d’observations ont été réalisés. Dans les salles d’interventions la coordination était optimale. Dans les blocs opératoires la coordination dépendait des compétences managériales du cadre de bloc opératoire.

Dans la cellule de régulation et du conseil de bloc opératoire, la coordination dépendait des items de la compréhension commune entre parties-prenantes comme l’élaboration d’accords, le partage d’informations, la création de perspectives communes et le développement d’accords. En se basant sur nos résultats et les travaux théoriques dans le domaine des systèmes multi-équipes, la coordination au bloc opératoire dépend : (a) de la dédifférenciation des équipes : instauration d’un sentiment d’appartenance à une équipe multidisciplinaire, définition d’objectifs communs et compréhension des contingences des autres équipes, (b) du leadership des divers responsables et (c) des membres du conseil du bloc opératoire comme ressources frontières favorisant une compréhension commune.

[1] Okhuysen GA & Bechky BA. Academy of Management Annals 2009.

Version anglaise

Coordination of operating theaters is important because of financial and human resources limitations in healthcare.

The study consisted of a qualitative study based on ethnographic methodology involving 4 facilities (2 teaching, 1 public general and 1 private). It used: immersive observations, semi-structured interviews, participating and non-participating observations and informal interviews. The theoretical framework of Okhuysen and Bachky [1] was used was. Data were triangulated between the different techniques.

Overall, 48 interviews and 200 hours of observations were performed. In operative rooms, coordination was optimal. In operating theaters, coordination was depending upon the managerial skills of the operating theater. manager.

In the regulation and the operating room councils, coordination depended upon items of common understanding between stakeholders such as the development of agreements, the sharing of information, the creation of common perspectives and the development of agreements. Based on our results and theoretical works in the field of multi-team systems, coordination in the operating room is associated with: (a) the dedifferentiation of teams: emergence of a feeling of belonging to a multidisciplinary team, definition of common goals and understanding of the contingencies of other teams, (b) the leadership of managers, and (c) regulation and the operating room councils members as boundary spanners that foster common understanding.

[1] Okhuysen GA & Bechky BA. Academy of Management Annals 2009

Jury

Rapporteurs avant soutenance

  • Irène GEORGESCU, professeure des universités, Institut Montpellier Management
  • Catherine PAUGAM-BURTZ, professeure des universités-praticienne hospitalière, APHP

Composition du jury

  • Etienne MINVIELLE, directeur de recherché, Ecole Polytechnique
  • Irène GEORGESCU, professeure des universités, Institut Montpellier Management
  • Catherine PAUGAM-BURTZ, professeure des universités-praticienne hospitalière, APHP
  • Stéphanie GENTIL, maîtresse de conférences, IAE Nantes Economie et Management

Direction de thèse

  • Directeur de thèse : Matthias WAELLI, Maître de conférences, EHESP, France et Privat-Docent, Institut de Santé Globale, Université de Genève, Suisse
  • Co-directrice de thèse : Odessa PETIT dit DARIEL, enseignante-chercheuse, EHESP

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Madame Hélène TILLAUT
a soutenu sa thèse en Epidémiologie, Analyse de Risque, Recherche Clinique intitulée :

« Exposition à des contaminants chimiques environnementaux et comportement de l’enfant à 12 ans (Cohorte PÉLAGIE) »

« Exposure to Environmental Chemical Contaminants and Child Behavior at 12 Years (PÉLAGIE Cohort) »

Le lundi 13 novembre 2023 à 15h

à l’EHESP (Amphithéâtre Robert Castel) à Rennes

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel
(en visio pour l’Université de Montréal).

Hélène Tillaut a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique et sous la co-direction de Cécile Chevrier (Irset) et Dave Saint-Amour (UQAM). Elle est inscrite à l’école doctorale n°637 Sciences de la Vie et de la Santé.

Résumé de la thèse

Version française

Un large corpus de données scientifiques fait état d’un rôle des expositions chimiques pendant la vie foetale et l’enfance sur la santé de l’enfant, pouvant aussi induire des conséquences à plus long terme. C’est l’hypothèse des origines développementales de la santé dans laquelle s’inscrit l’objectif général de cette thèse qui était d’étudier les effets des expositions prénatales à des contaminants chimiques de l’environnement sur le comportement jusqu’à l’adolescence et d’investiguer les effets des expositions postnatales sur la fonction thyroïdienne, dont le rôle sur le comportement est connu. Les travaux ont été conduits au sein de la cohorte mère-enfant PELAGIE. Les résultats suggèrent des troubles du comportement externalisés plus élevés à l’âge de 2 ans, associé à une exposition aux solvants organiques pendant la grossesse. À 6 et 12 ans, des schémas distincts ont été observés chez les garçons et les filles pour les comportements internalisés et externalisés, avec des associations plus marquées chez les filles, suggérant ainsi un impact potentiellement durable de l’exposition prénatale aux solvants organiques sur le comportement. L’exposition prénatale à certaines substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) était associée à une augmentation des troubles du comportement externalisés, en particulier l’hyperactivité et internalisés (anxiété généralisée et trouble dépressif majeur), ce qui contribue à la littérature encore peu abondante examinant les liens entre l’exposition prénatale aux PFAS et les troubles du comportement internalisés. Nous avons également observé des associations entre certains polluants organiques persistants, dont les PFAS, et la perturbation de la fonction thyroïdienne, ces associations étaient spécifiques selon le sexe et modérées par le stade pubertaire chez les garçons. Ces résultats suggèrent la persistance d’effets des expositions prénatales sur le comportement de l’enfant et de l’adolescent.

Version anglaise

A substantial body of scientific data has documented the role of chemical exposures during fetal life and childhood in children’s health, potentially leading to longer-term health consequences. This concept is known as the Developmental Origins of Health and Disease, and it aligns with the overarching objective of this thesis, which was to investigate the effects of prenatal exposures to environmental chemical contaminants on child behavior up to adolescence and to explore the impacts of postnatal exposures on thyroid function, known to influence behavior. The research was conducted within the PELAGIE mother-child cohort. The findings suggest higher levels of externalized behavior problems at the age of 2, associated with exposure to organic solvents during pregnancy. At 6 and 12 years old, distinct patterns were observed in boys and girls for internalizing and externalizing behavior problems, with more pronounced associations in girls, implying a potentially lasting impact of prenatal exposure to organic solvents on behavior. Prenatal exposure to certain per- and polyfluoroalkyl substances (PFAS) was linked to an increase in externalizing problems, especially hyperactivity, as well as internalizing problems such as generalized anxiety and major depressive disorder. This contributes to the limited literature on the links between prenatal PFAS exposure and internalizing behavior problems. Additionally, associations were observed between specific persistent organic pollutants, including PFAS, and disruptions in thyroid function, with these associations being gender-specific and moderated by pubertal stage in boys. These results suggest the persistence of prenatal exposures’ effects on child and adolescent behavior.

Jury

Rapporteurs avant soutenance

  • Isabelle MOMAS, Professeur des Universités | Université Paris Descartes
  • Marc-André VERNER, Professeur agrégé | Université de Montréal

Composition du jury

  • Isabelle MOMAS, Professeur des Universités | Université Paris Descartes
  • Marc-André VERNER, Professeur agrégé | Université de Montréal
  • Marion ALBOUY, MCU-PH | Université de Poitiers
  • Blandine de LAUZON-GUILLAIN, Directrice de recherche | INRAE | Inserm | Université Paris Cité

Direction de thèse

  • Directrice de thèse : Cécile CHEVRIER, Directrice de recherche | Irset Inserm UMR 1085
  • Co-directeur de thèse : Dave SAINT-AMOUR, Professeur titulaire | Université du Québec à Montréal

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Madame Maria-Ximena ACERO
a soutenu sa thèse en Sciences de gestion intitulée :

« Les infirmiers de coordination font-ils vraiment de la coordination ? Une analyse de l’activité des infirmiers dédiés à la coordination des parcours des patients en oncologie. »

« Are nurse coordinators really coordinating? Analyzing the activities of nurses involved in coordinating patient pathways in oncology. »

Le vendredi 15 septembre 2023 à 15h

Auditoire Julliard (BDL2, 5D-0-109.2) Niveau 0 – à Genève, Suisse

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Maria-Ximena a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique et sous la co-direction du Dr. Mathias Waelli et du Pr. Etienne Minvielle. Elle est inscrite à l’école doctorale EDGE n°597.

Résumé de la thèse

Version française

Contexte

La coordination des parcours des patients (Patient Pathway Coordination, PPC) atteints de maladies chroniques représente un enjeu majeur pour les systèmes de santé. En oncologie, les défauts de coordination peuvent entraîner des conséquences néfastes sur la qualité des soins (erreurs médicales, contrôle insuffisant des effets secondaires de la chimiothérapie), sur l’expérience des patients (mauvaise observance) et des surcoûts de dépenses de santé. En réponse à ces lacunes, depuis une vingtaine d’années de nombreux métiers dédiés à la PPC ont émergé dans les Organisations de santé (HealthCare Organizations, HCOs). Leurs appellations sont nombreuses : infirmiers pivot, infirmiers de liaison, infirmiers de coordination, toutes rassemblées ici sous le terme de nurse coordinators (NCs). Le contenu du travail de ces NCs est également hétérogène et leurs compétences insuffisamment définies. Ce travail de doctorat vise à saisir le contenu des métiers dédiés à la PPC, plus précisément ceux incarnés par les NCs dans un contexte organisationnel hospitalier en oncologie.

Méthodes

Pour ce faire, nous avons mobilisé une méthode en deux étapes. La première étape a consisté à construire un cadre d’analyse de l’activité réelle des NCs à travers une démarche abductive. La seconde étape a reposé sur une analyse comparative des contenus et des volumes d’activité des NCs. Le recueil de données a été réalisé principalement par des observations de type shadowing et des time and motion studies auprès des NCs dans 4 HCOs français dans le domaine de l’oncologie.

Résultats

La première étape de ce travail a permis de construire le cadre d’analyse APANCO. APANCO apporte un regard organisationnel à l’analyse du contenu du travail des NCs. Ce cadre est composé de 3 catégories au niveau micro : 1. Activité de PPC, 2. Appui à la PPC, 3. Non-coordination, et de 3 autres catégories au niveau méso : 4. Analyse des relations, 5. Analyse des mécanismes d’organisation du travail, 6. Analyse des flux d’information.

Pour la deuxième étape, nous avons réalisé 325h d’observation auprès de 14 NCs, recueilli des documents secondaires et mené 13 entretiens auprès de différents professionnels en contact avec les NCs dans 4 HCOs en oncologie.

Nos analyses montrent que :

  1. Les NCs ne réalisent pas seulement des activités de PPC.
  2. Le positionnement du NC dans l’organisation de l’HCO, dans une structure qui centralise les efforts de coordination ou dans un service d’hospitalisation, impacte l’ensemble du contenu de son activité :

Les NCs dans les services d’hospitalisation réalisent plus d’activités non liées à la coordination en comparaison des NCs dans les structures centralisées.

  1. Certains NCs supportent l’activité de PPC d’autres professionnels, tels que les médecins, ou l’activité administrative des services où ils travaillent.

Discussion – conclusion

Les structures centralisées permettent aux NCs de se dédier plus particulièrement aux activités de PPC de conception, soit celles qui concernent l’adaptation du parcours aux besoins du patient. Au-delà de la coordination, ces activités pourraient contribuer aux efforts de personnalisation du parcours des patients atteints de cancer.

De plus, les structures centralisées favorisent également l’activité de coordination externe. Les NCs dans ces structures répondraient ainsi aux besoins des politiques d’améliorer et d’assurer les transitions ville-hôpital, ainsi que le maintien à domicile des patients atteints de cancer.

Néanmoins, ces structures soulèvent de nouvelles problématiques liées à la qualité de relations entre les NCs et les professionnels des HCOs.

Version anglaise

Context

Patient Pathway Coordination (PPC) for chronically ill patients represents a major challenge for healthcare systems. In oncology, coordination failures can have a negative impact on the quality of care (medical errors, inadequate control of chemotherapy side effects), patient experience (poor compliance), and healthcare expenditure. In response to these shortcomings, several professions dedicated to PPC have emerged in HealthCare Organizations (HCOs) over the past twenty years. They are known by many names: pivot nurses, liaison nurses, nurse coordinators, all grouped here under the term nurse coordinator (NC). The work of these NCs is also heterogeneous and their competencies insufficiently defined. The aim of this doctoral thesis is to analyze the work content of NCs in oncology from a management perspective.

Methodology

For this purpose, we mobilized a two-phase method. The first phase consisted of building a framework for analyzing the actual activity of NCs, using an abductive approach. The second phase was based on a comparative analysis of the content and volume of NC activity. Data were collected mainly through shadowing observations and time and motion studies of NCs in 4 French HCOs in the field of oncology.

Results

The first phase of this work involved the construction of the APANCO analysis framework. APANCO brings an organizational perspective to the analysis of NC work content. This framework consists of three categories at the micro level: 1. PPC activity, 2. PPC support, 3. non-coordination, and three further categories at the meso level: 4. analysis of relationships, 5. analysis of work organization mechanisms, 6. analysis of information flows.

In the second phase, we conducted 325 hours of observation with 14 NCs, collected secondary documents, and conducted 13 interviews with various professionals in contact with NCs in 4 oncology HCOs.

Our analysis shows that:

  1. NCs do not only perform PPC activities.
  2. The NC’s position in the HCO organization, whether in a structure that centralizes coordination efforts or in an inpatient ward, has an impact on the overall content of his or her activity:

NCs in inpatient wards perform more activities other than coordination than NCs in centralized structures.

  1. Some NCs support the PPC activities of other professionals, such as medical doctors, or the administrative activities of the wards in which they work.

Discussion – conclusion

Centralized structures allow NCs to focus more specifically on PPC design activities, i.e., those related to adapting the care pathway to the patient’s needs. Beyond coordination, these activities could contribute to efforts to personalize the cancer patient’s care pathway. Similarly, centralized structures also promote external coordination activities. NCs in these structures would thus respond to policy needs to improve and ensure transitions from hospital to primary care and home care for cancer patients. However, these structures raise new challenges regarding the quality of relationships between NCs and HCO professionals.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Dr. Séverine SCHUSSELE FILLIETTAZ Maître d’enseignement A, Institut et Haute École de la Santé La Source, Suisse
  • Pr. Karl BLANCHET Directeur du Centre d’Etudes Humanitaires à Genève, Professeur à la faculté de médecine, Université de Genève, Suisse

Examinateurs :

  • Pr. Irene GEORGESCU, Responsable de la chaire Innov’EreS, Institut Montpellier Management, France
  • Dr. Fatima YATIM Maître de conférences en sciences de gestion, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) Paris, France
  • Pr. Dominique SOMME Professeur des Universités – Praticien Hospitalier (PU-PH), Université de Rennes Centre Hospitalier Universitaire (CHU – Rennes), France

Directeurs de thèse :

  • Dr. Mathias WAELLI, Maître de conférences, EHESP, France Privat-Docent, Institut de Santé Globale, Université de Genève, Suisse
  • Pr. Etienne MINVIELLE, MD, PhD. Directeur du Centre de Recherche en Gestion (I3-CRG, UMR CNRS 9217), Institut polytechnique de Paris, Palaiseau, France

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Madame Ana MILLOT
a soutenu sa thèse en Sciences de gestion intitulée :

« L’impact des déterminants commerciaux de la santé.
Le cas du lobbying de l’industrie de l’alcool et de l’industrie du tabac en France. »

« The impact of commercial determinants of health.
The case of lobbying of the alcohol industry and tobacco industry in France »

Le mercredi 27 septembre 2023 à 14h

En salle D7 à l’EHESP – Rennes

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Ana Millot a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique et sous la direction du Pr. Karine Gallopel-Morvan. Elle est inscrite à l’école doctorale EDGE n°597.

Résumé de la thèse

Version française

Les modèles classiques des déterminants de la santé intègrent rarement les pratiques commerciales des industries, bien que leur impact sur la santé soit démontré. Elles sont qualifiées de « déterminants commerciaux de la santé ».

Cette recherche doctorale s’intéresse à l’une de ces pratiques commerciales : les activités politiques ou de lobbying d’industries qui commercialisent des produits à risque pour la santé. En France, le lobbying de l’industrie agroalimentaire a été étudié, contrairement à celui des industries de l’alcool et du tabac, bien que celui-ci contribue aux prévalences de consommation toujours élevées.

Cette recherche, en mobilisant des théories pluridisciplinaires (théorie des parties prenantes, théories de sciences politiques, activité politique des entreprises, modèles de lobbying) comble ce manque en abordant la problématique suivante : Comment les industries de l’alcool et du tabac tentent-elles d’influencer les décisions politiques relatives à la santé publique en France ?

Pour y répondre, une méthodologie qualitative basée sur des analyses documentaires et entretiens semi-directifs a été utilisée, en se concentrant sur quatre mesures jugées efficaces par les acteurs de la santé publique : la loi Evin de régulation du marketing alcool (chapitre 1), les avertissements sanitaires alcool « femmes enceintes » (chapitre 2), la taxation du tabac (chapitre 3) et le prix minimum par unité d’alcool (chapitre 4).

Cette recherche apporte des contributions théoriques en analysant le lobbying en France, où l’influence de la viticulture et des buralistes est importante, et des preuves scientifiques de l’impact du lobbying sur les décisions politiques aux acteurs de la santé publique.

Version anglaise

Classical models of determinants of health rarely take into account the commercial practices of industries, despite their proven impact on health. They are referred to as the “commercial determinants of health”.

This doctoral research focuses on one such commercial practices: the political activities or lobbying of industries that sell health risk products. In France, lobbying by the food industry has been analyzed, unlike those of the alcohol and tobacco industries, although it contributes to persistently high prevalence of consumption.

This research, by mobilizing multidisciplinary theories (stakeholder theory, political science theories, corporate political activity, lobbying models) fills this gap by addressing the following question: How do the alcohol and tobacco industries attempt to influence public health policy decisions in France?

To answer this question, a qualitative methodology based on documentary analysis and semi-structured interviews was used, by focusing on four measures deemed effective by public health actors: the Evin law regulating alcohol marketing (chapter 1), alcohol health warnings for pregnant women (chapter 2), tobacco taxation (chapter 3) and the minimum unit pricing of alcohol (chapter 4).

This research provides theoretical contributions by analyzing lobbying in France, where the influence of the wine sector and tobacconists is significant, and scientific evidence of the impact of lobbying on political decisions to public health actors.

Jury

Rapporteurs avant soutenance :

  • Chantal JULIA, Professeur d’université – Praticien Hospitalier, Université Sorbonne Paris Nord
  • Lydiane NABEC, Professeur d’université, Université Paris Sud/Paris Saclay

Examinateurs :

  • François ALLA, Professeur d’université – Praticien Hospitalier, Université de Bordeaux
  • Daniel BENAMOUZIG, Directeur de recherche, CNRS, Sciences Po Paris
  • Morgane GUILLOU, Professeur d’université – Praticien Hospitalier, Université de Bretagne Occidentale
  • Hélène RAINELLI-WEISS, Professeur d’université, IAE-IGR

Directrice de thèse :

  • Karine GALLOPEL-MORVAN, Professeur d’université, EHESP

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Monsieur Gaëtan PAVARD
a soutenu sa thèse en Sciences de la vie et de la santé (spécialité : microbiologie, virologie, parasitologie) intitulée :

« Développement d’une méthodologie d’étude de la contamination microbiologique de l’air intérieur de bureaux par l’analyse des filtres de centrale de traitement d’air »

« Development of a methodology to study the microbiological contamination of indoor air in offices through the analysis of air handling unit filters »

Le vendredi 2 juin 2023 à 14h00

Amphithéâtre Michel Crozier – EHESP – 15, avenue du Professeur Léon Bernard – 35043 Rennes

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Gaëtan a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau Doctoral en Santé Publique et sous la direction de Pierre LE CANN (Professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, membre de l’équipe 9 épidémiologie et science de l’exposition en santé environnement de UMR 1085 IRSET). Il est inscrit à l’école doctorale n°637 SVS (Sciences de la Vie et de la Santé).

Résumé de la thèse

Version française

Les bioaérosols dégradent la qualité de l’air intérieur (QAI) et peuvent affecter la santé et le bien être des personnes. L’échantillonnage d’aérosols microbiens dans l’air intérieur est essentiel mais la quantification/identification des microorganismes en faibles concentrations est difficile. Les filtres installés dans les centrales de traitement d’air (CTA) peuvent être considérés comme un échantillonneur à long terme accumulant la contamination microbienne pour évaluer la QAI. Ces travaux de thèse ont permis de développer une méthodologie pour analyser l’exposition aux contaminants microbiens de l’air intérieur dans des bureaux en utilisant les filtres de CTA. La méthodologie de prélèvement par coupons de média filtrant déposés sur les filtres d’extraction des CTA a été appliquée pendant 13 mois sur un bâtiment basse consommation. Des tests préliminaires ont montré que la présence des coupons à la surface du filtre n’augmentait pas la perte de charge et que l’efficacité de collecte des particules submicrométriques était de l’ordre de 50% en masse. Les comptages en unités formant colonies (UFC) et analyses par qPCR, RT-qPCR et séquençages 16S/ITS ont été menés. Les concentrations microbiennes sur le filtre sont restées pratiquement stables au cours des 13 mois (entre 102 et 103 UFC/cm²). Les résultats par qPCR ont révélé des concentrations plus élevées comparé aux méthodes culturales. Les genres fongiques et bactériens identifiés correspondent à l’occupation du bâtiment (Micrococcus) mais aussi de l’air extérieur. Deux virus respiratoires ont été identifiés sur le filtre (Adenovirus et Coronavirus). Les filtres de CTA peuvent permettre d’analyser la contamination microbiologique de l’air intérieur. Cependant, d’autres études devront être menées pour optimiser cette méthodologie, notazmment le rendement d’extraction des acides nucléiques.

Version anglaise

Bioaerosols deteriorate indoor air quality (IAQ) and can affect human health and well-being. Sampling of microbial aerosols in indoor air is critical but quantification/identification of microorganisms at low concentrations is difficult. Filters used in air handling units (AHUs) can be considered as a long-term sampler accumulating microbial contamination to assess IAQ. This PhD work aimed to develop a methodology to analyse exposure to microbial pollutants in indoor air in offices using AHU filters. A sampling methodology using filter media coupons on AHU filters was applied over 13 months. Preliminary tests showed that the presence of the coupons on the filter surface did not increase the pressure drop and that the collection efficiency of submicrometer particles was about 50% by mass. Colony-forming unit (CFU) counts and analyses by qPCR, RT-qPCR and 16S/ITS sequencing were conducted. Microbial concentrations on the filter remained almost stable over the 13 months (between 102 and 103 CFU/cm²). The qPCR results revealed higher concentrations compared to the cultural methods. The fungal and bacterial genera identified corresponded to the occupancy of the building (Micrococcus) but also to the outdoor air. Two respiratory viruses were identified on the filter (Adenovirus and Coronavirus). AHU filters can be used to analyze the microbiological contamination of indoor air. However, other studies will have to optimize this methodology, especially the extraction yield of nucleic acids.

Jury

Evelyne GONZE, Professeure à l’Université Savoie Mont Blanc (rapportrice)

Jérémie POURCHEZ, Professeur à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne (rapporteur)

Jean-Pierre GANGNEUX, Professeur Universitaire Patricien Hospitalier à l’Université de Rennes (examinateur)

Aurélie JOUBERT, Maître-assistante, HDR à l’IMT Atlantique, Nantes (examinatrice)

Yves ANDRES, Professeur à l’IMT Atlantique, Nantes (Co Directeur de thèse)

Pierre LE CANN, Professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Rennes (Directeur de thèse)

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Madame Nsuni MET
a soutenu sa thèse en santé publique intitulée :

« LES INFIRMIER(E)S ET LE DOCTORAT : quelle place dans les organisations du travail ? »

« NURSES AND THE DOCTORATE: what place in work organizations? »

 Le vendredi 3 février 2023 de 13h30 à 16h00

Amphithéâtre – Siège de l’AP-HP – 55 bd Diderot – Paris

La soutenance s’est tenue en présentiel et en visioconférence.

Nsuni MET a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau doctoral en santé publique, sous la direction de Mathias Waelli, membre associé de l’équipe « Recherche sur les services et le management en santé » (RSMS) de l’UMR Arènes et maître de conférence à l’Institut de Santé Globale, Université de Genève. Nsuni MET est inscrite à l’École doctorale 597 EDGE (École doctorale gestion économie).

Résumé de la thèse

Version française

Contexte

De plus en plus d’infirmières dans le monde poursuivent des parcours doctoraux. Les infirmier(e)s français(e)s ne sont pas en reste. La France a cependant la particularité de ne pas proposer de filière universitaire dédiée. Ces infirmier(e)s, réparties dans de nombreuses écoles doctorales n’ont pas le profil classique des autres étudiants. La grande majorité, poursuit une activité professionnelle parallèle faute de financement. L’objectif de cette recherche est alors de comprendre la place que les infirmier(e)s docteur(e)s ou doctorant(e)s (IDED) occupent dans les organisations de santé.

Méthode

Cette étude repose sur une méthodologie mixte en 3 phases menée de novembre 2018 à décembre 2020. Une première phase repose sur 45 entretiens semi-directifs pour comprendre le parcours et le vécut de ces infirmier(e)s. Et 10 entretiens auprès de cadre de santé et directeurs de soins non titulaires d’un doctorat ont apporté des éléments de compréhension dans les interactions avec les supérieurs hiérarchiques. Une deuxième phase repose sur un questionnaire envoyé aux 165 infirmier(e)s docteur(e)s et doctorant(e)s identifié(e)s en France. Ce questionnaire et ces entretiens ont été complétés par 27 heures d’observation in situ auprès de coordonnateurs de recherche. Une troisième phase de comparaison internationale repose sur des entretiens semi-directifs réalisés auprès de 10 infirmier(e)s suisses romandes (cinq docteur(e)s et cinq doctorant(e)s).

Résultats

Le lieu d’exercice des infirmier(e)s docteur(e)s et doctorant(e)s (IDED) a eu un fort impact sur leurs motivations à faire un doctorat. Les services tels que la réanimation, l’oncologie et la psychiatrie sont des environnements favorables au développement des profils scientifiques. Ces unités se caractérisent comme des organisations apprenantes. Dans ces unités soins principalement, la collaboration médicale y est fluide et favorise la modélisation des infirmières dans leurs travaux doctoraux. Les IDED souhaitent aussi bénéficier du même statut hospitalo-universitaire que les médecins. Ces éléments favorables sont aussi limités par la non intégration de l’activité de recherche dans les missions infirmières par les pairs et les supérieurs hiérarchiques.

Discussion/Conclusion

Les résultats de notre étude soulignent, la constitution d’une Élite infirmière formée par les IDED. Ces infirmier(e)s chercheur(euse)s construisent une relation de travail caractérisée comme ambigüe avec le corps médical. L’étude montre aussi l’importance de la notion de pouvoir qui aggrave la dynamique relationnelle entre les infirmières et les médecins. L’intégration des nouvelles compétences scientifiques infirmières questionne le Mandat infirmier. La profession infirmière a pour définition les soins directs auprès des patients mais sans inclure les missions transversales ou des activités satellitaires comme ici la recherche.

English version

Background

More and more nurses around the world are following doctoral courses. French nurses are not left behind. However, France has the particularity of not offering a dedicated university program. These nurses, distributed in many doctoral schools, do not have the classic profile of other students. The majority of them continue a parallel professional activity due to lack of funding. The objective of this research is then to understand the place that doctoral nurses or doctoral students (ND/NDS) occupy in health organizations.

Method

This study is based on a 3-phase mixed methodology conducted from November 2018 to December 2020. The first phase is based on 45 semi-structured interviews to understand the career path and life experiences of these nurses. And 10 interviews with non-PhD health managers and directors of care provided elements of understanding in interactions with supervisors. A second phase was based on a questionnaire sent to 165 doctoral nurses and doctoral students identified in France. This questionnaire and these interviews were completed by 27 hours of on-site observation with research coordinators. A third phase of international comparison was based on semi-structured interviews with 10 French-speaking Swiss nurses (five PhDs and five PhD students).

Results

The place of practice of the doctoral nurses and doctoral students (ND/NDS) had a strong impact on their motivation to go for a doctorate. Units such as intensive care, oncology and psychiatry are environments that are conducive to the development of scientific profiles. These units are characterized as learning organizations. In these units, medical collaboration is fluid and favours the modelling of nurses in their doctoral work. The ND/NDS also wish to benefit from the same university hospital status as the doctors. These favourable elements are also limited by the non-integration of research activity in the nursing missions by peers and hierarchical superiors.

Discussion/Conclusion

The results of our study underline the constitution of a nursing elite trained by the ND/NDS. These nurse researchers build a working relationship characterized as ambiguous with the medical body. The study also highlights the importance of the notion of power that aggravates the relational dynamics between nurses and physicians. The integration of new scientific nursing skills questions the Nursing Mandate. The nursing profession is defined as direct patient care, but does not include transverse missions or satellite activities such as research.

Jury

Etienne MACLOUF, professeur HDR, Université Panthéon-Assas, Paris (France) – Nathalie CHARNAUX, professeure, doyenne, HDR, UFR Santé Médecine et Biologie humaine, Université Sorbonne Paris-Nord (France) – Christophe BARET, professeur HDR, Université Aix-Marseille (France) – Fatima DAUMAS-YATIM, CNAM, Paris (France) – Nadia PEOC’H, maître de conférences, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès (France) – Dominique SOMME, professeur HDR, UFR Médecine, Université de Rennes (France) et Etienne MINVIELLE, professeur HDR, Ecole Polythechnique (France).

Directeur de thèse

Mathias WAELLI, membre associé de l’équipe « Recherche sur les services et le management en santé » (RSMS) de l’UMR Arènes et maître de conférence à l’Institut de Santé Globale, Université de Genève.

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Madame Abir AACHIMI
a soutenu sa thèse en santé publique intitulée :

« Amélioration des algorithmes d’évaluation des risques chimiques dans le logiciel Seirich »

« Improvement of Seirich chemical risk assessment algorithms »

 Le lundi 17 octobre 2022 de 10h00 à 13h00
Salle 401 – EHESP Campus Paris

La soutenance s’est tenue en présentiel et en visioconférence.

Abir AACHIMI a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau doctoral en santé publique, sous la direction de Nathalie Bonvallot, enseignante-chercheure à l’EHESP. Abir AACHIMI est inscrite à l’École doctorale biologie santé n°605.

Résumé de la thèse

Version française

Lancé en juin 2015, le logiciel Seirich est un outil qui aide les entreprises à évaluer leurs risques chimiques, les informe de leurs obligations réglementaires et contribue à la mise en place d’un plan d’action de prévention. Afin de suivre les mises à jour réglementaires, d’apporter des évolutions ergonomiques et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, plusieurs modifications ont été apportées dans différentes versions de Seirich. L’objectif de ce projet est d’améliorer les algorithmes d’évaluation des risques chimiques de Seirich. La démarche de recherche repose sur 3 phases principales :

  1. La constitution d’une matrice des situations de travail associées à une valeur de risque chimique établi par expertise selon la méthode de Delphes. Les situations de travail ont été recueillies à partir de rapports rédigés par des professionnels de l’assurance maladie publique française. Chaque situation de travail est définie par des paramètres descriptifs de la tâche, de l’exposition et du danger. Chaque situation de travail a été ensuite évaluée et un score de risque chimique a été défini par 17 experts.
  2. Deux établissement de propositions d’amélioration basées sur la comparaison du score de risque Seirich avec ceux des experts ; l’examen d’autres modèles d’évaluation des risques/expositions et le retour d’expérience des utilisateurs de Seirich.
  3. Évaluation de l’impact de chaque amélioration sur l’évaluation des risques a été évalué à partir de près de 10 000 situations réelles de travail fournies par les entreprises.

En terme de résultats, quatre-vingt-huit situations de travail ont été recueillies et évaluées. Différents types d’entreprises sont représentés par ces situations de travail. Les secteurs d’activité les plus représentés étaient: le BTP (16 %), l’automobile (11 %), la métallurgie (11 %) et l’imprimerie (7 %). Les experts ont donné des scores de risque compris entre 40 et 60 pour 50 % des situations de travail. Les niveaux d’incertitude variaient de 11 % à 33 % avec une moyenne de 20 %. Au cours de la deuxième phase, une liste de 14 limites de Seirich a été élaborée. Des critères de pertinence, de faisabilité et de stratégie ont été appliqués pour identifier les limites à traiter. Sept ont été sélectionnés et une solution basée pour chacune d’elles. Enfin, l’analyse d’impact de l’ensemble des propositions montre que le score de risque a évolué pour 35% des situations de travail avec une modification du niveau de risque pour 6% d’entre elles. Ces améliorations proposées et leur étude d’impact ont été présentées au comité de pilotage du logiciel qui a statué sur leur application. 5/7 améliorations ont finalement été acceptées.

English version

Launched in June 2015, the Seirich software is a tool that helps companies to assess their chemical risks, informs them of their regulatory obligations and contributes in setting up a prevention action plan. In order to follow the regulatory updates, to provide ergonomic evolutions and to add new functionalities, several modifications have been made in different versions of Seirich. The aim of this project is to improve the chemical risk assessment algorithms of Seirich. The research approach is based on 3 main phases:

  1.  Constitution of a matrix of work situations associated to a chemical risk value assessed by experts. Work situations with their descriptive determinants were collected from reports written by professionals from public French health insurance.
  2. Improvement proposals based on the comparison of Seirich risk score with the experts’ assessment; the examination of other risk/exposure assessment models and the feedback from Seirich users.
  3. Evaluation of the impact of each improvement modification on the risk assessment was evaluated using nearly 10,000 real work situations provided by companies.

In the first phase, eighty-eight French work situations were collected and assessed. Various types of companies are represented by these work situations. The most represented activity sectors were: building and construction (16 %), automotive (11 %), metallurgy (11 %), and printing (7 %). The experts have given risk scores comprised between 40 and 60 to 50% of the work situations. The uncertainty levels rang from 11% to 33% with an average of 20%. During the second phase, a list of 14 limits was elaborated. Criteria of relevance, feasibility and strategy were applied to identify those to be treated. Seven limits were selected and a solution was proposed. Finnaly, The results of the impact analysis show that the risk score has changed for 35% of the work situations with a modification in the risk level for 6% of them. The proposals and their impact study were presented to the software steering committee who will decide on their application.

Jury

Examinateurs

Isabelle BALDI, professeur des universités – Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement de Bordeaux (France) – Dominique BICOUT, professeur des universités – Université de Grenoble Alpes (France) – Laurent MADEC, maître de conférences, IUT de Saint Denis université Sorbonne Paris Nord (France) – Nathalie VON GOTZ, maître de conférence – ETH Zürich Swiss Federal Institute of Technology (Suisse) – Christophe PARIS, professeur des universités praticien hospitalier – CHU Rennes (France) – Sébastien HULO, professeur des universités praticien hospitalier – CHU Rennes (France).

Directrice de thèse

Nathalie BONVALLOT, enseignante-chercheure – EHESP Rennes (France).

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Madame Jade CHAKER
a soutenu sa thèse en santé publique intitulée :

« Développements méthodologiques pour la caractérisation non-ciblée de l’exposome chimique interne humain
dans des études épidémiologiques »

« Methodological developments for the non-targeted characterization of the human internal chemical exposome
in epidemiological studies »

Le mercredi 1er juin 2022 de 14h00 à 18h00
Amphithéâtre Condorcet – EHESP Campus Rennes

La soutenance s’est tenue en français et en présentiel.

Jade CHAKER a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau doctoral en santé publique, sous la direction d’Arthur DAVID, enseignant-chercheur à l’EHESP. Jade CHAKER est inscrite à l’École doctorale biologie santé n°605.

Résumé de la thèse

Version française

L’exposition chronique à des mélanges complexes de contaminants chimiques (xénobiotiques) est suspectée de contribuer à la survenue de certaines maladies chroniques. Encouragées par le développement de la spectrométrie de masse à haute résolution (SMHR) et l’émergence du concept d’exposome, des méthodes analytiques non-ciblées commencent à voir le jour pour caractériser l’exposition humaine aux xénobiotiques sans a priori. Ces méthodes innovantes pourraient ainsi permettre un changement d’échelle pour identifier de nouveaux facteurs de risque chimiques dans des études épidémiologiques. Ces approches présentent néanmoins plusieurs verrous, en lien, entre autres, avec la présence des contaminants à l’état de trace dans des matrices biologiques. Une optimisation de chaque étape analytique (préparation d’échantillon) et bio-informatique (prétraitement des données, annotation) est donc indispensable pour surmonter ces limites. L’objectif principal de ce travail est d’implémenter un workflow non-ciblé applicable aux études épidémiologiques pour apporter une solution opérationnelle à la caractérisation de l’exposome chimique interne à large échelle. Les développements effectués ont permis de proposer un workflow de préparation d’échantillon simple à mettre en œuvre et s’appuyant sur deux méthodes complémentaires pour élargir significativement l’espace chimique visible (jusqu’à 80% de marqueurs spécifiques à une méthode). L’optimisation de logiciels de prétraitement des données, réalisée pour la première fois dans un contexte exposomique, a permis de démontrer la nécessité d’ajuster certains paramètres pour assurer la détection des xénobiotiques à l’état de trace. Le développement d’un logiciel pour automatiser les approches de profilage de suspects avec des prédicteurs MS1, ainsi que le développement d’indices de confiance a permis de prioriser les marqueurs pertinents pour la curation manuelle. Une application à large échelle sur 125 échantillons de sérum de la cohorte Pélagie a permis de démontrer la robustesse et la sensibilité de ce nouveau workflow, ainsi que d’enrichir l’exposome chimique documenté avec la mise en évidence de nouveaux biomarqueurs d’exposition

English version

Chronic exposure to complex mixtures of chemical contaminants (xenobiotics) is suspected to contribute to the onset of chronic diseases. The technological advances high-resolution mass spectrometry (HRMS), as well as the concept of exposome, have set the stage for the development of new non-targeted methods to characterize human exposure to xenobiotics without a priori. These innovative approaches may therefore allow changing scale to identify chemical risk factors in epidemiological studies. However, non-targeted approaches are still subject to a number of barriers, partly linked to the presence of these xenobiotics at trace levels in biological matrices. An optimization of every analytical (i.e. sample preparation) and bioinformatical (i.e. data processing, annotation) step of the workflow is thus required. The main objective of this work is to implement an HRMS-based non-targeted workflow applicable to epidemiological studies, to provide an operational solution to characterize the internal chemical exposome at a large scale. The undertaken developments allowed proposing a simple sample preparation workflow based on two complementary methods to expand the visible chemical space (up to 80% of features specific to one method). The optimization of various data processing tools, performed for the first time in an exposomics context, allowed demonstrating the necessity to adjust key parameters to accurately detect xenobiotics. Moreover, the development of a software to automatize suspect screening approaches using MS1 predictors, and of algorithms to compute confidence indices, allowed efficiently prioritizing features for manual curation. A large-scale application of this optimized workflow on 125 serum samples from the Pélagie cohort allowed demonstrating the robustness and sensitivity of this new workflow, and enriching the documented chemical exposome with the uncovering of new biomarkers of exposure.

Jury

Examinateurs

Michèle BOUCHARD, professeure – Université de Montréal (Canada) – Valérie CAMEL, professeure – AgroParisTech Paris (France) – Frédérique COURANT, maître de conférence – Université de Montpellier (France) – Christophe JUNOT, directeur de recherche – CEA de Saclay (France) – François LESTREMAU, ingénieur de recherche – IMT Mines Alès (France).

Directeur de thèse

Arthur DAVID, enseignant-chercheur – EHESP Rennes (France).

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Madame Israa SALMA
a soutenu sa thèse en sciences de gestion intitulée :

« L’implémentation des politiques qualités au niveau de l’activité des infirmières : l’exemple des procédures de certification dans les hôpitaux français »

« The implementation of quality policies at nurses’ activity level: the example of certification procedures in French hospitals »

Le mardi 15 mars 2022 à 13h00 sur le site parisien de l’EHESP
Amphithéâtre – 20 avenue George Sand – 93 210 La Plaine Saint-Denis

La soutenance s’est tenue en anglais et en présentiel.

Israa SALMA a préparé sa thèse dans le cadre du Réseau doctoral en santé publique, sous la direction de Mathias Waelli – membre associé de l’équipe « Recherche sur les services et le management en santé » (RSMS) de l’UMR Arènes et maître de conférence à l’Institut de Santé Globale, Université de Genève. Israa SALMA est inscrite à l’École doctorale 597 EDGE (École doctorale gestion économie).

Résumé de la thèse

Version française

L’implémentation des mesures qualité dans la pratique des professionnels constitue un enjeu essentiel de management des organisations de santé. Des recherches identifient des freins et des facilitateurs à l’intégration des mesures qualité à l’hôpital. On manque cependant de connaissance concernant leur intégration dans la pratique clinique. Cette thèse étudie la mise en œuvre de procédures de certification au niveau de l’activité infirmière en France. Elle suit une démarche en trois phases. Dans une première phase, nous avons réalisé une revue de littérature sur l’implémentation du changement dans la pratique infirmière. Cette revue a montré l’importance des recherches sur les facteurs systématiques qui favorisent l’implémentation des changements. Elle a montré aussi l’émergence en parallèle de recherches interrogeant l’impact du contexte local sur ce processus d’implémentation. Dans une deuxième phase, nous avons alors élaboré un cadre d’analyse qui intègre ces deux dimensions. Pour ce faire, nous avons d’abord mené une étude de cas exploratoire dans un CHU français entre avril et décembre 2019 combinant des observations (83h) et des entretiens semi directifs (n=16) auprès des managers et des infirmières. Les thèmes qui ont émergé de ce terrain ont ensuite été codés à l’aide du Quality Implementation Tool puis de la translational mobilisation theory. Nous avons procédé à une analyse combinée permettant d’élaborer un cadre intégrant les deux approches : integrated framework for implementation of change in nursing practices (IFINP). Dans un troisième temps, pour évaluer la généralisabilité et la pertinence de l’IFINP nous l’avons appliqué pour analyser les résultats de trois études de cas comparatives (n=33 entretiens) réalisées dans des hôpitaux de types et de tailles différentes, dans des secteurs d’activité différents. Le cadre s’est avéré assez flexible pour capturer l’ensemble des actions liées à l’implémentation de la certification. Les résultats ont montré une forte interférence des composants de l’IFINP.  Ces interférences nous aident à caractériser le contenu des facteurs systématiques repérés dans la littérature. C’est le cas notamment du leadership et du rôle joué par les managers sur le terrain. Ainsi, notre thèse contribue au développement des connaissances sur la mise en œuvre des procédures de qualité et des innovations au niveau du travail des infirmiers. Le cadre d’analyse offre aux managers une vision plus large des facteurs influençant les processus d’implémentation et un outil pratique pour les accompagner au quotidien.

English version

Implementing quality measures is essential to improve the performance of healthcare organizations. The integration of these measures, particularly certification, into professionals’ practice is a pivotal issue for managers and the management of healthcare organizations. However, research on the implementation of these quality procedures into routine practices remains limited. In this thesis, we studied the implementation of certification procedures at the level of nurses’ activity following an abductive approach. First, we reviewed the literature on the implementation of evidence-based changes in the nursing practice. This review showed that despite the importance of previous research on implementation factors, the impact of local context on implementation processes was poorly understood. Therefore, we developed an integrative framework in two stages. The first was inductive and consisted of a qualitative case study conducted between April and December 2019. Here, we analyzed the implementation of certification procedures in a French teaching hospital. Data were collected using 16 semi-structured interviews with managers and nurses and 83 hours of observations. The second was deductive in which we analyzed the emerged themes using the Quality Implementation Tool (QIT) and Translational Mobilization Theory (TMT). The analyses were combined to construct the integrative framework for the implementation of change in nursing practice (IFINP). Then, to assess the generalizability of IFINP in multiple organizational settings, we conducted comparative case studies. Data were collected using 33 semi-structured with relevant actors in the implementation of the certification procedures from three hospitals different in type and size and within three sectors. The framework was flexible to capture the different actions and elements that emerged during the implementation processes. These were helpful to characterize the leadership factors and managers’ role and showed a strong interference of the IFINP components. This thesis contributes to the development of knowledge relevant to the implementation of certification procedures at nurse’s level and offers a framework for managers with broader vision elements that influence the implementation processes at the organizational and professionals’ activity levels.

Jury

  • Irène GEORGESCU, Professor Institut Montpellier Management (rapportrice)
  • Michael SIMON, Associate Professor at University of Basel (rapporteur)
  • Aline CORVOL, Lecturer-hospital practitioner at the teaching hospital center of Rennes (examinatrice)
  • Etienne MINVIELLE, Professor Ecole Polytechnique/Institut Cancerology Gustave Roussy (examinateur)
  • Mathias WAELLI, Associate professor / Lecturer Institute of global Health, University of Geneva (directeur de thèse)
Mis à jour le 5 décembre 2024