Paroles d’Alumni
GEORGES SALINES est actuellement Chef du Service Parisien de Santé Environnementale (SPSE). Il a suivi la formation Médecin Inspecteur de Santé Publique (MISP – promotion 1984-1985) à l’EHESP.
Qu’est qui vous a amené à l’EHESP et pourquoi avoir choisi la formation MISP ?
À la fin de mes études de médecine à Montpellier j’ai été « faisant fonction d’interne ». Durant cette expérience, j’ai eu la chance d’assister à une conférence du Pr Milos Jenicek, puis de lire son manuel d’épidémiologie. Une expérience révélatrice pour moi car elle m’a poussé à voir la médecine autrement qu’un corpus de connaissances qu’il s’agissait d’apprendre et de ressortir au bon moment. Parallèlement à une thèse sur l’épidémiologie du handicap chez les personnes âgées, j’ai alors entamé une spécialisation en santé publique sous la direction du Pr. René Baylet, qui m’a conseillé de me présenter au concours de Médecin inspecteur de santé publique.
Quel impact a eu la formation à l’EHESP dans votre parcours personnel et professionnel ?
Cette année de formation a été un grand moment de bouleversement personnel et professionnel dans ma vie. C’est au cours de mon stage à la DDASS de l’Hérault que j’ai découvert que mon sujet favori était la santé environnementale. À l’école, je dois avouer que j’ai été particulièrement marqué par les échanges très intenses et fraternels avec mes condisciples, ainsi que par le cours d’initiation au Droit Administratif qui était alors réalisée par Jacques Hardy, futur directeur de l’école. Ses cours, dans une matière qui était nouvelle pour nous tous, étaient extrêmement vivants et intéressants.
Pouvez-vous décrire votre activité actuelle et son évolution ?
Depuis dix-sept ans, je me suis spécialisé en santé environnementale. D’abord à l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) puis à la Ville de Paris. Je suis entré à l’InVS comme épidémiologiste, avant d’évoluer vers des postes d’encadrement. En 2013, je suis devenu chef du Bureau de la Santé Environnementale et de l’Hygiène de la Ville de Paris dans lequel j’ai engagé une réforme profonde qui a abouti, en 2016, à la création du Service parisien de santé environnementale (SPSE) que je dirige. Ce service réalise des études, procède à des enquêtes sur le terrain, effectue des prélèvements, des analyses, des interventions et émet des recommandations. Mon métier me plait car il rassemble à la fois une forte dimension d’expertise technique dans un domaine qui me passionne, et une dimension managériale très importante, avec ce que cela suppose de rapports humains et de défis organisationnels quotidiens.
Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite faire sa carrière dans la santé publique ?
Du fait de mon expérience personnelle, j’aurais trois conseils à donner. Tout d’abord, la santé publique est fondée sur la raison et la rationalité. Ses praticiens doivent donc maitriser les outils du raisonnement scientifique. Ensuite, la santé publique s’inscrit aussi pour l’essentiel dans l’univers de l’administration et de l’action publique, il faut donc comprendre les contraintes et les ressorts des organisations auxquelles on appartient. Enfin, la santé publique est un domaine immense. Il est indispensable d’en avoir une vision globale, mais il est également bon d’avoir un domaine de prédilection.
Un bon moment de votre scolarité que vous souhaitez partager ?
Il y a eu de nombreux bons moments et à chaque fois, ce qui me reste, ce sont les souvenirs des discussions avec ces condisciples venus des quatre coins de France et même du monde et aux parcours variés, aux opinions diverses mais tous rassemblés par une passion nouvelle : la santé publique.